En Dordogne, la vie "duraille" des indispensables petites lignes SNCF

Les trains en Dordogne font partie de ceux visés par le rapport Spinetta
Les trains en Dordogne font partie de ceux visés par le rapport Spinetta ©Radio France - Béatrice Dugué
Les trains en Dordogne font partie de ceux visés par le rapport Spinetta ©Radio France - Béatrice Dugué
Les trains en Dordogne font partie de ceux visés par le rapport Spinetta ©Radio France - Béatrice Dugué
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Allons en France se préoccupe ce matin de l'avenir des petites lignes SNCF. Elles mobilisent 16% des moyens ferroviaires, pour 2% des voyageurs, selon le récent rapport Spinetta. Le réseau de Dordogne, par exemple, est directement visé par ce rapport.

450 km de voies ferrées. Moins de 20 trains par jour sur les lignes Périgueux-Brive, Périgueux-Agen et Bergerac-Sarlat. Des trains – neufs pourtant – financés par la Région Nouvelle Aquitaine, circulent. Mais souvent à petite vitesse. Les trajets sont émaillés d'incidents – soucis de signalisation notamment sur des voies parfois en mauvais état, parce que mal entretenues.

Malgré tout, ils maintiennent le lien, en milieu rural. Les voyageurs sont lycéens internes, employés, retraités.

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Les trains, neufs, circulent souvent à petite vitesse, sur des réseaux mal entretenus
Les trains, neufs, circulent souvent à petite vitesse, sur des réseaux mal entretenus
© Radio France - Béatrice Dugué

L’enjeu est vital pour le département. Les habitants de Dordogne s’installent la plupart du temps le long des voies de circulation – notamment des voies ferrées. Si ces lignes ferment, l’exode rural menace un peu plus, C’est ce que craignent les élus et les associations de défense dans un département qui peine à garder ses services publics, ses services médicaux, ses emplois.

À la gare du Buisson de Cadouin, se croisent deux des petites lignes menacées... Agen-Périgueux et Bordeaux-Sarlat. Une gare qui a connu son heure de gloire il y a quelques dizaines d’années, mais elle est aujourd’hui sous-utilisée. Depuis plus de 20 ans, plus ça va, moins il y a de trains. 

La gare du Buisson de Cadouin est aujourd'hui sous-exploitée
La gare du Buisson de Cadouin est aujourd'hui sous-exploitée
© Radio France - Béatrice Dugué

Il faut par exemple plus de temps pour réaliser le trajet entre Bordeaux et le Buisson que pour venir de Paris à Bordeaux.

Les correspondances sont réduites, parfois insuffisamment adaptées aux trajets des voyageurs. Liaisons réduites à 2 ou 3 allers-retours par jour (aller tôt le matin, retour en fin d’après-midi), et les trains sont régulièrement remplacés par des bus, qui, du coup, mettent plus de temps à effectuer les trajets.

La menace qui plane sur la ligne Agen-Périgueux pourrait affecter la desserte des Eyzies, village touristique qui doit beaucoup au chemin de fer. La gare est menacée de fermeture, malgré son histoire marquante pour la région : c’est en effet en aménageant ses abords, en 1868, que les ouvriers qui avaient besoin de remblai, ont découvert l’abri sous roche de Cro-Magnon, et les cinq petits squelettes de nos ancêtres.

Les petites lignes locales desservent de nombreuses communes du département
Les petites lignes locales desservent de nombreuses communes du département
© Radio France - Béatrice Dugué

Les collectivités territoriales mettent la main à la poche pourtant pour préserver ces petites lignes… Le conseil Régional de Nouvelle Aquitaine a investi dans les nouvelles rames de TER. Les départements de Gironde et de Dordogne viennent de mobiliser 6,5 millions d’euros supplémentaires pour financer les travaux de mise à niveau de la ligne entre Libourne et Bergerac. Mais le coût affiché par la SNCF ne cesse d’augmenter, au point de doubler par rapport au contrat de plan de 2015 (de 45 millions à 80-90 millions aujourd'hui).

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