

A plus de trois mois des élections européennes, France Inter vous emmène au bout de l’Europe du Nord, en Finlande, qui partage la plus longue frontière avec la Russie, 1300 km.
La petite ville d’Imatra est aussi loin de la capitale finlandaise Helsinki que de Saint-Pétersbourg en Russie. Au gré de l’histoire, la frontière finno-russe a beaucoup évolué mais les habitants de la Carélie, région historique coupée en deux par la frontière, ont toujours eu l’habitude de commercer.
Oubliées la guerre froide et les nombreuses bases militaires du côté de Moscou, aujourd’hui, les touristes russes viennent à Imatra pour acheter du café, des produits laitiers ou des vêtements, les Finlandais eux traversent car l’essence et les cigarettes sont moins chères chez leur voisin.


Des habitudes modifiées par la décision de l’Union européenne d’adopter des sanctions russes après les crises de Crimée et d’Ukraine. Il y a moins de monde à la frontière constate Kaïsa, 21 ans, finlandaise qui traverse très régulièrement la frontière. Son passeport est recouvert de tampons des deux douanes.


Au-delà du poids économique de la frontière, les Finlandais sont aussi attentifs à la politique européenne commune de défense. Certains habitants d’Imatra sont rassurés par l’adhésion de la Finlande à l’Union européenne depuis 1995, une adhésion qui permet la solidarité entre pays européen en cas de conflit.
Après l’invasion de la Crimée et la crise ukrainienne, la tension a monté à la frontière. L’armée russe a organisé d’imposants entraînements. Les Russes sont également accusés d’avoir brouillé les ondes lors de déploiements des forces de l’OTAN lors d’un exercice dans le grand Nord. Des avions civils témoignent avoir perdu leurs signaux GPS. La Finlande se plaint régulièrement de violation par l’armée russe de son espace aérien ou maritime.
Avec ces tensions, le débat sur une adhésion du pays à l’OTAN ressurgit. Même si le président finlandais ne croit pas à une troisième guerre mondiale, les autorités russes ont été claires : adhérer à l’OTAN serait franchir une ligne rouge dans les relations entre les deux pays, une ligne que les habitants d’Imatra préfèrent ne pas voir franchie, eux qui vivent en paix avec leur grand voisin russe.


La Finlande vient juste d'adhérer au projet porté par Emmanuel Macron, l’initiative européenne d’intervention : coordonner les armées de dix pays européens pour mieux réagir en cas d'attaque. Mais à Imatra, on s'intéresse surtout aux élections législatives d'avril prochain.


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