Le vice-président américain Mike Pence est en visite en Israël lundi et mardi, après les déclarations de Donald Trump le mois dernier sur la capitale d'Israël. Un événement pour les chrétiens évangéliques, dont fait partie le vice-président.
Le vice-président américain est en Israël aujourd'hui et demain : Mike Pence vient assurer le service après-vente sur Jérusalem, après la déclaration de Donald Trump au mois de décembre sur la capitale d'Israël. Et c'est un événement pour les chrétiens évangéliques, dont fait partie le vice-président. Les évangéliques ont truffé Jerusalem d’affiches pour remercier Donald Trump et accueillir Mike Pence. Ils sont puissants en Israel. Ils soutiennent la colonisation.
Dans la colonie de Psagot, sur la colline calcaire qui porte le vignoble local, il y a un petit air de conquête du Far West collé aux chaussures des six évangéliques venus travailler la vigne pour quelques semaines aux côtés des Israéliens.
"Ces propriétés ne sont pas illégales"
Ces chrétiens viennent des Etats-Unis. Ils appartiennent à une organisation familiale, qui organise des voyages de quelques semaines pour faire venir des volontaires dans les exploitations israéliennes implantées en Palestine. C'est un soutien à la colonisation, selon Nate Waller, venu préparer l'arrivée d'une douzaine de personnes la semaine prochaine : "Il faut que les communautés juives se développent. Ces propriétés ne sont pas illégales", dit-il.
Cet investissement est justifié par la Bible. Elle est la feuille de route des évangéliques. Elle laisse peu de place aux palestiniens, pourtant installés sur la même terre, reconnaît Ben Hilton de l'organisation Hayovel : "Pour être bénis, les palestiniens devront d'abord accepter que le peuple juif est le propriétaire de la terre d'Israël".
Soutien à l'économie locale
Les évangéliques soutiennent aussi l'économie locale. Shimon Berdag fabrique des cosmétiques dans une colonie proche de Naplouse. Certains chrétiens prennent des risques financiers pour l'aider, dit-il, à écouler sa marchandise : "Les communautés évangéliques représentent à peu près 30% de notre chiffre d'affaires", estime-t-il.
En Israël il existe quatre organisations principales. Leur surface financière est très importante. Le fondateur du musée des amis de sion à Jérusalem, Licke Evans, finance depuis des mois des campagnes d'affichage à la gloire de Donald Trump.
Keren Layedidout gère, elle, un fonds de 140 millions de dollars pour des actions sociales, d'immigration et de sécurité. C'est l'organisation du rabbin Yechiel Eckstien. Il est juif. Financé par les dons évangéliques. Il reconnaît que Trump et les chrétiens ont sensiblement fait avancer l'agenda Israélien : "Il faut reconnaître que le président Trump n'a pas été guidé et poussé par les juifs ou par Israël, il a été poussé par les chrétiens".
Enjeu religieux
Chez les évangéliques il y a plusieurs mouvances : la plus radicale est celle des chrétiens sionistes. Ils agissent pour le retour des juifs sur toute l'ancienne Palestine, pour créer les conditions du retour du messie. C'est donc un enjeu religieux qui va bien au-delà de la déclaration de Donald Trump sur Jérusalem, dit Jan Willem Van Der Hoeven, fondateur de l'ambassade internationale chrétienne à Jérusalem : "Les juifs qui sont revenus en Israël après Auschwitz n'attendent pas des Américains qu'ils construisent une ambassade ici".
Grâce à Donald Trump ces évangéliques peuvent espérer s'enraciner encore plus profondément en Israël. Il y a deux ans les rabbins du pays se sont alarmés. Ils ont considéré que les évangéliques représentaient une menace spirituelle. Avec le risque des conversions.
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