

La 29e étape d'Allons en France nous emmène dans l'une des plus grandes zones industrielles d'Europe, entre Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône, dans les Bouches-du-Rhône.
C'est l'une des plus grandes zones industrielles d'Europe.
Entre Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône, il y a une soixantaine d'usines : une raffinerie, un dépôt pétrolier, des aciéries, des usines métallurgiques et pétrochimiques, un terminal méthanier et un incinérateur de déchets. Elles sont installées sur une petite bande de terre en bord de mer.
Côté pile, toutes ces usines emploient à tour de bras : 45 000 personnes (au bas mot) y travaillent. Côté face, leurs rejets dans l'atmosphère sont lourds de conséquences pour la santé des habitants.

Deux fois plus de risques de cancer, diabète et asthme
En janvier dernier, des chercheurs français et américains ont publié une étude indépendante (Fos Epseal) qui montre que les habitants de Fos et de Port-Saint-Louis ont deux fois plus de risques de développer un cancer, un diabète ou de l'asthme que le reste de la population. Daniel Moutet, le président de l'association de défense du littoral du Golfe de Fos :
On veut faire de nous la poubelle des Bouches-du-Rhône
Une extension de l'incinérateur de déchets de Fos est en projet.

Sylvie Anane, 54 ans, se décrit elle-même comme "un nid à cancers". Dans son jardin à Fos-sur-mer, elle a vue sur de grosses cuves pleines de pétrole. Sylvie Anane décrit les fumées qui s'échappent de l'usine toute proche.

En 20 ans, elle a eu trois cancers. Sont-ils directement liés à la pollution industrielle ? Elle pense que oui! Quand elle pose des questions à ses médecins, l'un lui a répondu : "c'est pour ça que moi je vis à Aix".
A Martigues, à dix kilomètres de Fos, au bord de l'étang de Berre, les membres de l'association Adevimap (association de défense des victimes de maladies professionnelles de l'ouest de l'étang de Berre), disent :
On a passé nos vies dans ces usines, et ce travail nous tue à petit feu.

Houssine Rehabi et Jacques Soro ont été reconnus malades de l'amiante. Le second a eu un cancer broncho-pulmonaire. On lui a enlevé la moitié d'un poumon.
Jacques Soro pense que des solutions existent pour lutter contre la pollution industrielle :
Il faudrait construire des usines de filtrage des rejets polluants. Mais c'est un investissement. Je ne suis pas sûr que les industriels aient la volonté pour le faire
