L'excellence française et la dentelle de Caudry

L'excellence française et la dentelle de Caudry
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La robe de Kate Middleton ornée de dentelle de la maison Sophie Hallette
La robe de Kate Middleton ornée de dentelle de la maison Sophie Hallette
© SIPA/Hanvar Hussein Collection

Cette semaine, nous allons parler du made in France et de l'excellence française dans des domaines aussi variés que la fabrication de meubles ou la robotique.

Gros plan ce matin, pour commencer, sur un vieux savoir-faire. La dentelle de Caudry, dans le Nord - Pas-de-Calais. Véronique Julia a visité la manufacture Sophie Hallette, une vieille maison, bien connue à Caudry et dans le milieu de la mode, qui fait dans la dentelle de luxe.

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29 avril 2011, mariage de Kate Middleton et William d'Angleterre. Sur la robe de Kate, on ne voit qu'elle : la dentelle, qui couvre ses bras et ses épaules. Cette dentelle, c'est de la dentelle Sophie Hallette, maison fondée en 1887, reprise dans les années 40 par le grand-père de l'actuel PDG. Plus d'un siècle de savoir-faire.

Du très haut de gamme, pour des clients exigeants. Maud Lescroart est la directrice marketing

Nos clients sont les plus grands noms de la mode

Michelle Obama portait notre dentelle il y a peu

23 sec

Mais ici la star c'est la machine, le fameux métier Leavers, une machine importée d’Angleterre au début du siècle. Une imposante mécanique de fonte de presque dix mètres de long et de douze tonnes. Les métiers produisent 1,50 mètres de dentelle à l'heure, quand ça tourne bien.

La manufacture Sophie Hallette possède plus d'une centaine de métiers Leavers. On'a pas trouvé mieux, à ce jour, pour reproduire le geste de la dentellière, explique Maud Lescroart

Il faut un mois et trois personnes pour mettre les fils dans la machine et les nouer à la main dans le métier

pourquoi utiliser ces matchines

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Des métiers anciens pour un savoir-faire unique

Tout est fait ici à Caudry, toute la chaine de production est là en tout, 280 salariés et des métiers qui portent des noms anciens, presque surannés signe d'un savoir-faire qui traverse les époques. Il y a l'esquisseur, le metteur en carte, le tulliste, la visiteuse, l'écailleuse, la raccommodeuse.

Dans l'ordre, et un peu schématiquement, l'esquisseur va dessiner le motif de la dentelle. Le metteur en carte va traduire ce dessin, le coder en quelque sorte pour en sortir une feuille de route, le circuit que devront prendre les fils pour produire la dentelle. Le tulliste, lui, c'est celui qui surveille la bonne marche des machines. Il faut, dit-on ici, sept ans pour former un bon tulliste.

Eric, tulliste, est là depuis dix ans

Le moindre changement de température est ressenti par la machine

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Et pour remplir les milliers de bobines dont les machines se nourrissent, il y a le bobineur, Jonathan

Bobineur de père en fils et fier de l'être

Jonathan, bobineur de père en fils

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Une fois tissée, la dentelle, avant sa teinture, passe en salle de couture. Les visiteuses inspectent le produit fini. S'il y a un défaut, la pièce est confiée à une raccommodeuse, Delphine

réparer les défauts

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La dentelle est aussi copiée que les parfums ou les vètement de marque

Un savoir-faire envié et copié de par le monde. Evidemment, la dentelle chinoise coute vingt fois moins cher. La contrefaçon, c'est une lutte au quotidien

Romain Lescroart, le PDG du groupe Sophie Hallette

Copiée et recopiée

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Aujourd'hui la maison Sophie Hallette vend à 85% à l'export. Depuis quelques années, elle profite d'un engouement renouvelé pour la dentelle, les podiums l'ont remise au gout du jour et des créateurs, pleins d'imagination, l'ont sortie de son carcan pour l'utiliser de mille façons, sur des chemises ou des costumes masculins notamment.

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