

80 médailles ou top 5 : les objectifs de la France pour ses Jeux à Paris ont évolué au fil des mois depuis l’attribution en 2017. Mais à 500 jours du coup d’envoi, les doutes persistent malgré des dispositifs ambitieux.
"Je vous le dis très clairement : nous devons faire plus. Parce que ce sont nos Jeux, c’est à la maison et c’est attendu". Ce 13 septembre 2021, alors qu’il accueille les athlètes français de retour de Tokyo, Emmanuel Macron fixe un objectif : "intégrer durablement le TOP 5'" des médailles, alors que les Bleus n’en ont remporté que 33 au Japon, terminant à la 8e place du classement.
Le Président de la République revoit ainsi à la baisse les ambitions de son ancienne ministre des sports, Laura Flessel, qui au lendemain de l’attribution à l’automne 2017, avait lancé "80 médailles", un objectif que personne ne s’était risqué à reprendre depuis.
"Pour que les Jeux soient réussis, il faudra des résultats"
Parmi les sportifs français qui représentent des chances de médaille à l’été 2024 à Paris, beaucoup sont à l’INSEP, le gigantesque campus à l’Est de Paris. "Bien sûr j’essaye de relativiser les choses auprès d’eux, car après tout ca n’est que du sport, il n’y a pas mort d’homme" commence Fabien Canu, directeur général de l’INSEP. "Mais en même temps, ceux qui vont rater leurs Jeux à Paris, cela va être terrible pour eux". "Pour que les Jeux soient réussis, il faudra des résultats ; sinon la fête sera beaucoup moins belle", ajoute-t-il.
Cette quête de médaille, elle est portée par l'Agence Nationale du Sport (ANS) créée il y a quatre ans pour répartir les financements aux athlètes. A sa tête un homme, Claude Onesta, ancien coach brillant des handballeurs français, mais qui suscite toujours les mêmes critiques : autoritaire, absent, dépassé, il aurait fait fuir à l’étranger les meilleurs cadres nationaux.
"Ce sont les médailles d'or qui comptent"
Mais à 500 jours des Jeux, les polémiques se font plus discrètes et l’union sacrée se resserre autour d’un seul et même objectif. "Si on veut se rapprocher du Top 5, ce sont surtout les médailles d’or qui comptent" explique Yann Cucherat, ancien gymnaste, désormais à l’ANS. "Donc il faudrait une vingtaine de médailles d’or, mais quand on regarde les championnats du monde, on a un réservoir conséquent" : 107 médailles par exemple en 2021 et 2022.
Sauf que faiblesse française c'est la conversion en médailles olympiques : entre les mondiaux et les Jeux, la France perd la moitié de sa moisson quand la Chine réussit non seulement à se maintenir mais à se dépasser encore aux JO.