Vidéo par abonnement, est-on arrivé à saturation ?

Le marché est dominé par les géants américains.
Le marché est dominé par les géants américains. ©AFP - Antoine de Raigniac / Hans Lucas
Le marché est dominé par les géants américains. ©AFP - Antoine de Raigniac / Hans Lucas
Le marché est dominé par les géants américains. ©AFP - Antoine de Raigniac / Hans Lucas
Publicité

Les nouvelles plateformes de SVOD, le streaming vidéo par abonnement, se multiplient. Le marché est dominé par les géants américains, où l’offre est désormais surabondante. Le consommateur français a de plus en plus de mal à s'y retrouver.

La crise sanitaire a accéléré l'implantation des plateformes de SVOD, le streaming vidéo par abonnement. En 2020, on dénombrait 78 services de SVOD actifs en France, généralistes et thématiques. Le marché mondial est dominé par les géants américains. Netflix, Disney, Amazon Prime Video, Apple TV captent 80% du marché, avec des moyens colossaux qui leur permettent d’enchaîner les nouveautés. L’offre est désormais surabondante et le consommateur français a de plus en plus de mal à s'y retrouver. Alors est-on arrivé à saturation ?

Un "âge d'or" pour les producteurs

Pour les producteurs qui alimentent ces plateformes, la période est exceptionnelle reconnaît Philippe Levasseur, lui-même producteur et directeur de l’International chez Newen : "Il y a une concurrence très forte de ces plateformes pour prendre leur place parce qu'elles savent que toutes ne survivront pas. Pour nous producteurs, c'est un âge d'or parce que pour prendre les places, elles ont besoin de contenus de qualité donc elles investissent, très massivement."

Publicité

Et quand on n’a pas les moyens de Netflix ou d’AppelTV, on lance une plateforme de niche ! Comme la Cinétek, spécialisée depuis 2015 dans le cinéma d’auteur et qui cumule aujourd’hui 60.000 abonnés France, dont plus d’un tiers a moins de 35 ans. Sa présidente et fondatrice (avec Cédric Klapish et Laurent Cantet) est la cinéaste Pascale Ferrand : "Nous n'avons pas eu jusqu'à maintenant de campagne de pub dans le métro. Ce sont des choses que l'on ne peut pas s'offrir mais on est malin. Le fait que ce soit un site de réalisateurs nous a beaucoup aidé à nous faire connaître et la directrice de marketing noue énormément de partenariats. C'est vraiment la question de rendre visible les grands films et de les transmettre. On ne cherche pas à capter les gens."

Le "ras-le-bol" des consommateurs

Car à la Cinétek, les 1.500 films du catalogue (rejoins ces jours-ci par 180 classiques Universal/Paramount) peuvent être loués ou achetés à l’unité, l’abonnement à 10 films par mois n’a rien d’obligatoire. 

Un modèle souple qui à en croire Philippe Bailly, du Cabinet NPA Conseil, spécialisé dans les médias, serait plus en phase avec les attentes du moment : "On constate depuis le début 2021 une espèce de plateau. On est à plus de 50% des Français qui sont abonnés à au moins un service. Ils en ont en moyenne 1,9 et on a l'impression que cela a du mal à aller au-delà. Multiplier les abonnements, c'est taper de plus en plus fort dans son porte-monnaie, ce qui finit par générer ce que les Américains appellent le 'subscription fatigue'."

Ce "ras-le-bol des abonnements" est en train de favoriser la montée en puissance d’un autre type de plateformes : du streaming vidéo gratuit mais avec de la publicité. Autrefois, on appelait cela la télé !