"Nos initiatives locales font le monde de demain, pas leur politique"

La région Auvergne-Rhône Alpes, et la communauté de communes des pays de Murat offrent à des citadins désireux de changer de cadre de vie, des conditions avantageuses d'installation et de lancement d'une nouvelle activité.
La région Auvergne-Rhône Alpes, et la communauté de communes des pays de Murat offrent à des citadins désireux de changer de cadre de vie, des conditions avantageuses d'installation et de lancement d'une nouvelle activité.  ©Radio France - Claire Chaudière
La région Auvergne-Rhône Alpes, et la communauté de communes des pays de Murat offrent à des citadins désireux de changer de cadre de vie, des conditions avantageuses d'installation et de lancement d'une nouvelle activité. ©Radio France - Claire Chaudière
La région Auvergne-Rhône Alpes, et la communauté de communes des pays de Murat offrent à des citadins désireux de changer de cadre de vie, des conditions avantageuses d'installation et de lancement d'une nouvelle activité. ©Radio France - Claire Chaudière
Publicité

"Allons en France" vous emmène à Murat, dans le Cantal, à la rencontre de "néo-ruraux" qui ont choisi de changer de cadre de vie, et bien souvent de métier.

Murat, à 1.300 mètres d'altitude, conserve quelques atouts touristiques. Mais cette petite commune rurale, passée ces dernières années sous la barre des 2.000 habitants, cherche une nouvelle dynamique.

Crise démographique. La commune de Murat est passée de 2.150 habitants en 1999 à moins de 2.000 en 2014.
Crise démographique. La commune de Murat est passée de 2.150 habitants en 1999 à moins de 2.000 en 2014.
© Radio France - Claire Chaudière

Pour enrayer son déclin démographique, le territoire se démène pour attirer de nouveaux profils de résidents. Des urbains en quête de reconversion pour qui les démarches d'installation sont facilitées. Ils ont quitté la périphérie ou les centre-villes de grandes agglomérations pour une aventure, à la fois enthousiasmante et difficile. Quels regards sur la société française et la classe politique? Ces "néo-ruraux" nous ouvrent leur porte .

Publicité

Trouver sa place dans ces nouveaux territoires

Pour Youssef, 38 ans, arrivé il y a deux ans des Hauts-de-Seine pour "fuir ces cités très denses où l'on ne prend pas le temps de se connaître", beaucoup de banlieusards gagneraient à imaginer leur vie dans des territoires "où l'on est plus valorisé" et "où l'on profite pleinement des quatre saisons".

Il y a tellement de problèmes et d'incompréhension dans les banlieues, alors que beaucoup de jeunes pourraient trouver leur place ici !

En attendant de lancer sa menuiserie, cet ancien cadre commercial a tout de même du mal à trouver ne serait ce qu'un petit boulot dans le secteur. Une transition "qui lui a appris la patience", dit-il. Un regret : que les politiques et les médias ne s'intéressent aux "territoires oubliés" qu'en période de campagne électorale. Youssef ne sait pas encore pour qui il votera dans quelques semaines.

Désillusion face à cette classe politique qui "n'a plus les cartes en main"

Charlotte, elle, votera blanc, c'est certain. Avec son compagnon Maël, elle s'apprête à ouvrir d'ici quelques semaines le premier fournil local de pain biologique.

Beaucoup de mes proches et amis sont aujourd'hui dans des logiques de reconversion

"Je ne fais plus aucune confiance ni à la gauche, ni à la droite, ni au centre. C'est en lançant des projets comme le notre qu'on essaye de changer le monde. Ici on a été énormément aidés. Mais là-haut les politiques ne pensent qu'à leur personne" expliquent ces deux trentenaires qui se sont rencontrés dans un parc régional.

Charlotte et Maël récemment installés à Neussargues, près de Murat, s'apprêtent à ouvrir leur fournil de pain biologique.
Charlotte et Maël récemment installés à Neussargues, près de Murat, s'apprêtent à ouvrir leur fournil de pain biologique.
© Radio France - Claire Chaudière
Comme Charlotte et Maël, Elsa qui a lancé à Murat son cabinet d'architecte paysagiste spécialisée dans la permaculture, est persuadée que la véritable politique est à l'échelon local.
Comme Charlotte et Maël, Elsa qui a lancé à Murat son cabinet d'architecte paysagiste spécialisée dans la permaculture, est persuadée que la véritable politique est à l'échelon local.
© Radio France - Claire Chaudière

Même regard très dur à l'égard de la classe politique chez les commerçants du centre-ville de Murat. "Avec toutes ces affaires...Il n'y en a pas un de propre. Mais qui sait pour qui il faut voter? Je ne suis même plus les débats ", avoue la patronne d'une boutique de produits régionaux.

Malgré l'attrait touristique dont bénéficie encore Murat, dans le centre-ville de nombreux commerçants "ne vivent pas de leur activité" et s'interrogent sur l'avenir.
Malgré l'attrait touristique dont bénéficie encore Murat, dans le centre-ville de nombreux commerçants "ne vivent pas de leur activité" et s'interrogent sur l'avenir.
© Radio France - Claire Chaudière

Juste en face de son enseigne, un magasin vient de mettre la clé sous la porte. Des commerçants, très dubitatifs face à l'arrivée de nouveaux profils dans le village :

Ils ne restent pas parce qu'il ont du mal à lancer leur activité ici, et nous en attendant on paye pour la maison médicale qui ne servira à rien. Même les élus locaux n'ont pas conscience des difficultés que nous traversons. Ici on est dans une petite impasse...

A la maison des services de Murat, sous la "cocotte numérique" l'espace de coworking de la communauté de communes, anciens et nouveaux arrivants se croisent sans forcément se mélanger.
A la maison des services de Murat, sous la "cocotte numérique" l'espace de coworking de la communauté de communes, anciens et nouveaux arrivants se croisent sans forcément se mélanger.
© Radio France - Claire Chaudière

►(RÉ)ÉCOUTEZ | Tous les épisodes d'Allons en France (déplacez vous et cliquez sur la carte)