Parmi les 396 athlètes tricolores en compétition aux JO de Rio : Emmanuel Lebesson, 28 ans, numéro deux français du tennis de table, surnommé le "Lucky Luke de la petite balle".
Un mot revient souvent dans la bouche d'Emmanuel Lebesson : "Famille", le moteur de sa carrière sportive et le lien quotidien obligatoire : "J’ai besoin d’avoir ma famille auprès de moi. Même si elle est à 10.000 km, rien ne remplace les moments en famille. On peut avoir ce qu’on veut, des médailles, des performances sportives, au final c’est la famille qui nous permet de nous dépasser. Je tiens la raquette, mais on est beaucoup à le faire en même temps".
Devenir père, le jour d’une compétition ratée
Pour Emmanuel Lebesson, la famille est capitale, et bien plus encore depuis qu'un petit Liam s'est invité dans sa vie, il y a trois mois et demi, un jour de défaite en compétition : "J’ai vécu le pire jour et le plus beau jour de ma vie en même temps. J’en garderai quand même le plus beau… même si je n’ai pas pu assister à l’accouchement de ma femme. J’étais en Malaisie où je jouais quatre heures plus tard le premier quart de finale de l’équipe de France depuis douze ans aux championnats du monde. Depuis, ça fait relativiser beaucoup de choses sur les performances, l’entrainement."
En l’occurrence le jour de cette naissance, Emmanuel Lebesson a complètement raté son quart de finale. Depuis, il s'est rattrapé : **en quatre mois, le pongiste a gagné 40 places au classement mondial. **A 17 ans, Joé est aux 1ères loges de cette progression : en catégorie juniors à l'INSEP, il s'entraine régulièrement aux côtés d'Emmanuel Lebesson, le gaucher : "Il est discret mais quand il est à la salle, on voit que c’est lui le patron".
"Un jeu d'échec sur 100 m", voilà l'image qu'utilise le pongiste pour définir sa discipline : rapidité, réflexe, anticipation, précision, concentration… l'entrainement tourne au sacerdoce : "C’est faire 1000, 2000 coups droits par jour. Aucune fois la balle n’arrivera pareil, on ne peut pas tomber dans la routine chez nous. Ce n’est que de la répétition, comme quand vous faites vos gammes au piano : là, c’est pareil" (Emmanuel Lebesson).
Un médaillé aux JO pour modèle
Emmanuel Lebesson a pour modèle un certain Jean-Philippe Gatien médaillé d'argent en 1992 à Barcelone. Et la médaille, bien sûr, il y pense. Presque injouable en individuel à cause de l'adversité asiatique (celle des Chinois ou des Coréens). Jouable, en revanche, par équipe : la France est 6e nation mondiale de tennis de table. La médaille est donc une ambition raisonnable, mais n’obsède pas non plus le pongiste :
"La médaille, oui, mais la première chose à laquelle je pense, c’est le plaisir, la passion" (Emmanuel Lebesson)
Un objectif quand même : se hisser en phase finale. Et si la compétition veut qu'il soit éliminé avant, c’est promis : il ira soutenir d'autres sportifs tricolores , puisqu'"il faut être capable d’encourager les copains, parce que certains vont nous encourager, il faut être capable de rendre la pareille". Retour en France de toute façon le 11 août, pour retrouver Liam qu'il ne voit qu'en pointillé entre les compétitions et les stages de préparation, et qui aura presque 6 mois à son retour des JO de Rio.
Emmanuel Lebesson est engagé dans deux épreuves de tennis de table : la compétition individuelle, et la compétition par équipe avec Simon Gauzy et Tristan Flore.
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