

L'association lance une campagne pour faire émerger une candidature unique à gauche. Objectif, passer de 87.000 à 300.000 sympathisants dans les prochaines semaines.
Ils s'éparpillent, par petits groupes, en bas de la Canebière, à Marseille, pour interpeller les passants : "Que voulez-vous voir changer, avec la prochaine présidentielle ?" Et très vite, Clément et ses acolytes embrayent sur les grandes idées du mouvement : faire voter électroniquement les Francais cet automne, pour désigner un candidat unique de la gauche, avec des engagements clairs a tenir autour de l’écologie, de l’emploi, du social… Samuel Grszybowski, le porte parole, a passé ces derniers mois a rencontrer les principaux responsables politiques et leurs équipes, pour définir les priorités qui peuvent tous les rassembler. Un socle commun, validé aujourd’hui par 13 partis, et 7 écuries de candidats à la présidence de la République.
"Ce qui distingue les partis entre eux aujourd’hui", dit-il, "ce sont des choses qui ne sont pas urgentes. C'est la façon de voir la laïcité, l’Europe, la façon de concevoir les questions républicaines. C’est secondaire aujourd’hui, au vu de l’urgence. Ce qui est urgent c'est d'appliquer la convention citoyenne en entier, rétablir l’ISF pour lutter contre les inégalités et avoir vraiment un État social. Et restaurer une démocratie pour que les gens reprennent confiance. Qui est ce que ça concerne, aujourd’hui ? Ils sont cinq dans cet espace: Anne Hidalgo, la personne qui sera désignée par la primaire écologiste, Montebourg, Roussel, et Mélenchon. On leur adresse un message : ce qui vous rassemble aujourd’hui c’est un accord fondamental sur ces urgences. Faites passer ces urgences avant votre appareil."
"Quand ils seront 5 sur la ligne de départ, on fait quoi ?"
Mais le pari est loin d'être gagné. Malgré le soutien de personnalités comme le climatologue Jean Jouzel, l’actrice Juliette Binoche, seuls Pierre Larrouturou et, chez les écologistes, Sandrine Rousseau et Eric Piolle se disent prêts a participer. Une infime fraction des candidats déclarés, constate Mathilde Imer, fer de lance du mouvement, qui analyse : "Aujourd’hui ils ont besoin d’exister, d'être chacun dans leur couloir. La question qu’on leur pose a tous c’est : début octobre, quand ils seront 5 sur la ligne de départ, on fait quoi ? On se regarde en chiens de faïence, ou on décide de prendre ses responsabilités et faire en sorte qu’un projet écologique, de justice sociale et de vraie démocratie puisse arriver au pouvoir en 2022 ? Donc l enjeu c'est comment est-ce qu'on arrive àmobiliser massivement les citoyens, et à être des centaines de milliers dans un mois et demi ou deux mois, pour faire pression sur l’ensemble des acteurs politiques."
Objectif : passer de 87.000 à 300.000 inscrits sur le site Internet. L’association compte sur le financement participatif pour prendre de l’ampleur, elle a déjà réuni près de 300.000 euros et lance une une campagne d’affichage, ainsi que des vidéos sur les réseaux sociaux, avec une cible privilégiée pour Camille Marguin, la présidente de l’association : les abstentionnistes. "Quand on voit qu'il y a 73 % des jeunes qui ne sont pas allé voter aux législatives, parmi les moins de 25 ans, c'est un réservoir immense. Après, il faut que ces gens acceptent de rentrer dans un processus. On a déjà des milliers de personnes derrière nous, et chacune de ces personnes peut transformer 10, 20, 30 personnes. On peut arriver à l’objectif."
Prochaine échéance le 11 octobre : le mouvement affichera la liste définitive des candidats à la cette primaire populaire. Et en tête des hommes et femmes plébiscités pour l'instant par les internautes, il y a Christiane Taubira et Francois Ruffin.