La flexibilité et les petits salaires : ce sont les atouts de Lodz. Reportage dans cette ville de Pologne, où les emplois de l'usine Whirlpool d'Amiens seront délocalisés.
Que faire face aux délocalisations ? Question posée dans la campagne présidentielle, notamment par l'usine Whirlpool d'Amiens, théâtre la semaine dernière d'un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Entre 300 et 600 emplois sont menacés car le géant américain veut déplacer la fabrication de sèche-linge à Lodz, en Pologne, où 2 200 ouvriers fabriquent frigos et cuisinières pour toute l'Europe.
Marion L' Hour s'est rendue à Lodz pour voir comment s'y déroule la production.
Une agence d'intérim dans la zone industrielle de Lodz, où se trouve Whirlpool :
Faute de main d'oeuvre polonaise, l'agence d'intérim s'adresse directement aux Ukrainiens (en cyrillique) :
Avec 5% de chomeurs, la Pologne connaît le plein emploi. Pourtant le dirigeant de Solidarnosc à Lodz ne se fait guère d'illusions. Waldemar Krenc, dans ses bureaux capitonnés, reçoit sous un portrait de Jean-Paul II, et explique :
Moi j’étais contre le fait de faire la publicité de la Pologne comme un pays à main d’œuvre bon marché : ça veut dire quoi ? Qu’on est des esclaves, moins chers ?
"Le problème de l’Union européenne, c’est qu’après la libre circulation du capital, on ne veut pas harmoniser les salaires et la protection sociale. Et après quand ce n’est plus rentable de produire dans un pays, on sonne le glas, et on pleure parce que, quelque part, on peut produire moins cher !".
Les délocalisations vers un pays encore moins cher ne seraient qu'une question de temps, selon le syndicaliste. La ville de Lodz fait donc de son mieux pour profiter du moment, et mène d'énormes travaux en centre-ville avec les fonds européens, allant jusqu'à défendre sa candidature pour l'exposition universelle de 2022.
Le siège du syndicat Solidarnosc à Lodz, et l'un de ses membres Waldemar Krenc :
L'équipe
- Autre