Quatre-vingts secondes ce matin sur la passion hollywoodienne pour les cartels de la drogue sud-américains.
C’est devenu un genre en soi qui se décline en films, Sicario par exemple, et en séries, Breaking Bad et Narcos pour n’en citer que deux, loin, très loin d’être les plus mauvais.
C’est le journaliste Héctor Tobar qui le note dans une tribune au New York Times : le « latino » est devenu au cinéma la figure absolue du méchant, il a détrôné le mafieux russe et le terroriste djihadiste qui tenaient la corde jusque-là. Qu’il soit baron de la drogue, tueur à gages ou petit trafiquant, le « latino » arrive armé sur les écrans, il tire à vue, il est responsable de marées d’hémoglobine. Impossible de faire un film sur le sujet sans une réunion secrète dans une hacienda, avec téquila servie au bord d’une piscine par des « latinas » en bikini.
À quand, demande Héctor Tobar, des films nuancés décrivant la vie de latinos moyens, leurs parcours de migrants, leur famille séparée des deux côtés de la frontière ? C’est d’autant plus étonnant qu'Hollywood, censé être le bastion de l’anti-trumpisme militant, épouse dans ces films l’idéologie et les discours trumpiens de base, mexicains violeurs, trafiquants, bandits à contenir derrière un mur en métal ou en plastique.
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