Quatre-vingts secondes ce matin pour vous conseiller de lire le reportage que le New York Times vient de consacrer à la guerre au Yémen, menée par l’Arabie saoudite.
Les photos mises en ligne sont atroces, elles montrent des enfants décharnés, en train de mourir de faim, de petits squelettes la peau sur les os. L’ONU a déjà alerté sur cette catastrophe humanitaire mais le New York Times a décidé d’en montrer les conséquences, un article explique d’ailleurs pourquoi le journal a fait ce choix.
De nombreuses voix ont critiqué les bombardements saoudiens au Yémen. Mais à aucun moment elles ne sont parvenues à infléchir la donne. Il aura fallu l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi pour que le monde entier prenne enfin conscience de la nature du régime saoudien.
L’horrible opération barbouzarde menée à Istanbul a en effet suscité une indignation sans commune mesure avec les milliers de morts du Yémen, non parce qu’un journaliste a été liquidé mais sans doute parce qu’elle ressemble à un film qu’aucun scénariste n’aurait pu même imaginer. C’est horrible à dire mais l’assassinat de Jamal Khashoggi est plus facile à raconter que le conflit au Yémen. Le New York Times corrige ce biais et nous met sous les yeux à la fois l’horreur d’un conflit et les paradoxes de son traitement médiatique.
Thomas Legrand y reviendra tout à l’heure dans l’édito politique.
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