Le thème, et l’anathème, de "l’américanisation" de la France sont anciens. Autrefois on parlait de "coca-colonisation" des modes de vie.
Aujourd’hui, et les débats sont en cours, en ce moment même, c’est la "cancel culture", le "décolonialisme" venus des "campus américains" qui gagneraient nos esprits. C’est leur puritanisme qui aurait, pour notre plus grand malheur, contaminé cette rive de l’Atlantique. Quatre-vingts secondes ce matin sur une analyse de cette "menace" d’américanisation qui s’abattrait sur nous. On la doit à l’historien Ludovic Tournès.
Quel effroi cache le mot ? Quel est son effet sur le débat public ? Le premier d’entre eux, c’est de l’hystériser — l’américanisation fait monter les décibels et radicalise les positions. Deuxième effet, le mépris ou la peur des Etats-Unis permettent d’évacuer le fond des débats : si la lutte antiraciste en France n’est qu’un décalque de "Black Lives Matter", si elle fait roder le spectre du communautarisme américain, si la volonté de relire l’histoire de France vient d‘outre-Atlantique, des campus et du politiquement correct, eh bien il n’y a plus de problèmes en France, juste une importation de fantasmes et de lubies américaines.
"Bordel, cette américanisation !", c’est le titre de l’article de Ludovic Tournès publié par le quotidien d’idées AOC. Ludovic Tournès publie par ailleurs une histoire mondiale de l’Américanisation chez Fayard.
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