

Bienvenue chez Harlan Coben, 59 ans, 32 livres publiés, 75 millions d’exemplaires écoulés à travers le monde. Il a plus de succès à l’étranger que chez lui, aux Etats-Unis, son agent dit d’ailleurs que ses thrillers et ses polars sont parmi les plus vendus en France.
Quatre-vingts secondes ce matin sur la visite que le New York Times a rendue à l’auteur prolifique. Quand il prend la plume, il connaît d’emblée le début et la fin du roman qu’il mettra neuf mois à écrire, au café ou à l’arrière d’un VTC.
Mais la coquette maison victorienne qu’habite Coben à Ridgewood dans le New Jersey est en fait une usine, une usine à fiction
Harlan Coben est en effet sous contrat avec Netflix, Amazon, Apple, bref les plus grosses plateformes qui ont un besoin infini d’histoires pour remplir leurs tuyaux de séries télé. S’il participe à des réunions, se rend disponible pour répondre aux questions, Harlan Coben n’a pas le fétichisme de l’adaptation exacte, ses histoires peuvent être modifiées selon les besoins du scénario. Bienvenue dans l’univers de la fiction circulaire : autocollant Netflix sur les livres, signature Coben sur les séries télé.
Coben n’est ni le premier, ni le dernier écrivain à exister sur deux marchés. Mais l’industrialisation de la fiction et du divertissement se fait aujourd’hui à un rythme tellement accéléré qu’on finit parfois par s’ennuyer en lisant et en regardant… Avouons-le, c’est quand même désespérant.