Je vous avais déjà parlé ici du travail d’introspection mené par la rédaction du Los Angeles Times, suite aux manifestations du mouvement Black lives matter et du vaste débat qui s’est engagé aux Etats-Unis sur le racisme.
Quatre-vingts secondes ce matin sur le nouveau pas que franchit le grand quotidien de la côte ouest qui, dans un long éditorial, relit minutieusement sa propre histoire et présente des excuses à ses lecteurs.
Cette histoire s’enracine, dès la fondation du journal à la fin du 19e siècle, dans la défense de la « suprématie blanche » et des intérêts économiques des classes dominantes. Ce pli originel va muter au fil du temps mais marquera en profondeur les valeurs du quotidien qui soutiendra, par exemple, la déportation massive des américains d’origine japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. Plus tard, c’est le regard sur les minorités, noire et latino, qui sera marqué par la promotion des politiques les plus répressives. En 1978, le patron du Los Angeles Times le dit franchement : son journal est trop compliqué pour les lecteurs noirs et latinos.
Cette histoire n’est évidemment pas linéaire et le quotidien produisit aussi, au fil du temps, du très bon journalisme. Mais le Los Angeles Times ne se cache pas derrière ces nuances et met tous les éléments à charge, toutes les archives sur la table. De manière si frontale, c’est inédit.
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