La nuit prochaine aux Etats-Unis, premier débat télévisé Trump/Biden.
Ce rendez-vous s’accompagne, chez les journalistes, d’une intense réflexion sur le « fact checking » des propos qui y seront tenus. Dans ce contexte, quatre-vingts nouvelles secondes américaines ce matin sur l’article de James Fallows dans la revue The Atlantic. La thèse est simple : les médias n’ont tiré aucune leçon de l’élection de Donald Trump en 2016.
Bien sûr, il y a les scoops et les enquêtes, par exemple celle du New York Times hier sur les impôts de Trump. Mais Fallows isole trois problèmes journalistiques de fond. D’abord, au nom de l’impartialité, de l’objectivité, renvoyer Trump et Biden dos à dos. Trump dit que l’épidémie de COVID est jugulée, Biden dit qu’elle ne l’est pas : un partout, balle au centre — à ceci près que Trump ment. Deuxième biais : réduire la campagne à de la stratégie politicienne qui n’intéresse, au fond, que les journalistes politiques. Troisième point : l’appétit pour le spectacle, dont Trump sait jouer magistralement en nourrissant la bête télévisuelle et numérique.
Rien de bien nouveau dans ces critiques… et c’est tout le problème ! Les médias n’ont pas changé alors qu’ils ont été mis à l’épreuve pendant quatre ans, comme toutes les autres institutions de la démocratie américaine. Et, comme toutes les autres, ils auront des comptes à rendre en cas de faillite civique, et ce sera alors ravageur.
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