Le martyre qu’endure la langue française par ma faute appelle ce matin quatre-vingts nouvelles secondes d’autoflagellation. Vendredi dernier à la même heure, je battais ma coulpe avec vigueur en remerciant Vincent, auditeur d’Inter, de m’avoir fermement morigéné.
« Bourenbresse ». On m’alerte immédiatement (on, c’est Dorothée Barba) sur le fait qu’on ne dit pas "Bourenbresse", ni "Bourguenbresse" mais « Bourkenbresse ». Je corrige pendant la météo avant qu’un ami de Dorothée Barba, habitant de la ville (je n’ose plus la nommer) ne lui fasse savoir qu’en « français correct, il faut bien prononcer « Bour en Bresse. » Il poursuit : « C’est une déformation locale patoisante qui fait persister « Bourk. » En tant que parisien, on peut considérer que Nicolas Demorand n’y est pas astreint. »
Poison du doute, j'ai été très inquiet d’être si facilement rassuré
De peur donc de dire une nouvelle gonnerie, pardon connerie, il m’a semblé nécessaire de demander à Alain Rey, le dieu des mots et des dictionnaires, de trancher ce qui était en passe de devenir « l’Affaire Bourenbresse ».
► Alain Rey, joint par Céline Villégas. Mes excuses aux Burgiens. Le prochain épisode de la saga s’intitulera, sachez-le, « le mystère de la coupe claire ».
"Il faut dire "Bourk en Bresse". Bourg s'écrit avec un "g". Mais le "g" qui vient du latin, se prononce "je" comme dans bourgeois, mais se prononce "k" quand il est assourdi. On dit "Bourk en Bresse", alors qu'on dit un bourg sans prononcer la consonne finale. Exactement comme dans porc-épic (pork épic) alors qu'on dit un porc (por)..."
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