C’est d’abord une gueule, les yeux mauvais, une longue cicatrice sur le nez.Sur certaines photos, qu’on dirait prises dans un commissariat de police, il ressemble à un mafieux et ce n’est d’ailleurs pas si loin de la vérité.
Quatre-vingts secondes ce matin sur Roy Cohn, « l’avocat du diable », auquel notre confrère Philippe Corbé consacre un livre.
L’Amérique le découvre en 1951, jeune procureur au procès des époux Rosenberg, accusés d’espionnage pour les Soviétiques
La fierté de Roy Cohn est de les envoyer à la chaise électrique. Puis c’est aux côtés du sénateur McCarthy qu’il donnera sa pleine mesure d’anti-communiste enragé, prêt à tous les coups bas, aux intimidations, aux chantages et aux mensonges.
Ces expériences fondatrices feront sa marque d’avocat manipulateur, artiste du trafic d’influence, de l’extorsion, de la diffamation, défenseur de mafieux et de peoples, ami de Warhol et d’un Donald Trump qu’il façonnera à son image.
Homophobe en public, homosexuel en privé, il meurt du SIDA en 1986.
A travers cette figure romanesque de voyou du barreau, Philippe Corbé retrace une page d’histoire américaine et surtout new-yorkaise, fric, flambe et mélanges des genres. Passionnant, original dans sa forme, Roy Cohn, l’avocat du diable se lit d’un trait et est publié chez Grasset
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