La publication est élégante et toute en retenue impassible — mais ça s’appelle quand même un mouvement d’humeur, je n’ai pas dit un coup de gueule.
Quatre-vingts secondes ce matin sur la disparition de la brièveté que pointe l’austère The Economist. Outre-Manche, les pubs sont fermés, les restaurants aussi, le confinement renvoie les gens chez eux c’est-à-dire devant leur télévision où le format des séries télé se dilate à l’infini.
Mais pourquoi diable tout est-il si long ? Pourquoi huit saisons de Game Of Thrones, avec parfois des épisodes de 75 minutes ? Pourquoi The Americans, qui raconte la vie de deux espions soviétiques infiltrés aux Etats-Unis, semble durer plus longtemps… que la Guerre froide elle-même ? Et concernant Kill Bill de Tarantino, en deux volets : un seul, en vérité, pour être honnête, n’aurait-il pas suffit ? Adrian Wooldridge en vient à regretter la bonne vieille télé d’antan, quand les créateurs étaient contraints d’inventer des œuvres qui puissent entrer au forceps entre deux écrans de pub. La contrainte avait quand même des vertus.
Mais à l’ère numérique, elle disparaît. L’enjeu se déplace. Il s’agit de capter l’attention du spectateur pour le verrouiller à sa télé, quitte à délayer les intrigues, à "alimenter la machine à fiction feuilletonnante", dit Camille Nevers ce matin dans Libération (après d’une série qui a l’air gratinée). Pour être bref : soyez courts.
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