

Ce roman, Shawn A. Cosby le dédie à son père Roy...
« T’avais parfois tendance à vouloir attraper ce qui était hors de portée, mais dès que tes mains agrippaient un volant, tu conduisais comme si t’avais les flics au cul. Bonne route, homme insaisissable. Bonne route. »
Magnifique dédicace et parfait résumé de ce livre.
Quatre-vingts secondes ce matin sur Les Routes oubliées, sorti en France en avril dernier, après avoir reçu un bel accueil critique et divers prix aux Etats-Unis.
Shawn A. Cosby a 49 ans, il est noir américain, il vient d’une famille pauvre de Virginie comme son personnage, Beauregard Montage.
Celui-ci est garagiste et les fins de mois sont difficiles. Il est désormais rangé des bagnoles et a tiré un trait sur l’époque où, pilote hors-pair, il était derrière le volant dans les braquages et conduisait, pour le coup, avec les flics au cul. Marié, père de deux enfants, pris à la gorge, il accepte de faire un dernier casse en compagnie d’une bande de bouseux, pour l’argent bien sûr mais en réalité pour le plaisir de conduire à tombeau ouvert comme il le faisait gamin avec son père. Si Beauregard ne laisse jamais rien au hasard, s’il prépare moteur, suspensions, itinéraires, voitures de secours, le braquage n’est pas une science dure mais une catastrophe en puissance. Elle adviendra.
Dans cette petite perfection de roman noir, tout va vite car la vitesse en est le sujet. Tout, sauf les autres chemins qu’emprunte un fils à la recherche de son père et dans lesquels il se paumera toujours.
Les Routes oubliés de Shawn A. Cosby est publié aux éditions Sonatine, traduit par Pierre Szczeciner.
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