
Elon Musk et le rachat de Twitter : l’affaire tourne au vinaigre — et on ne parle pas d’un joli balsamique caramélisé mais de la version ménagère qui décape le calcaire.
En cause : le nombre de faux comptes qu’hébergerait le réseau social, 5% selon la plateforme, 20% selon le milliardaire qui menace, dès lors, de retirer son offre à 44 milliards de dollars.
Quatre-vingts secondes ce matin sur l’article dense et ironique qu’Olivier Bomsel et Rémi Devaux consacrent au sujet et, à travers lui, à l’inépuisable question des monopoles qu’exercent Google, Amazon et Facebook dans leurs domaines respectifs.
Dans le Far West numérique, écrivent les auteurs, l’arrivée de Joe Biden au pouvoir promettait qu’à « l’ouest.com » il y ait du nouveau, avec l’arrivée d’une sheriff dans la ville : la juriste Lina Kahn, nommée dans l’administration démocrate à la tête de l’antitrust.
Elle venait avec une idée : « relancer la tradition du démantèlement », casser les monstres numériques, les recentrer sur leurs métiers de bases pour qu’ils cessent d’absorber tout ce qu’ils touchent.
Mais la guerre en Ukraine a changé l’ordre des priorités : alors que les Etats-Unis envoient des milliards de dollars d’armes pour défendre la démocratie et faire parler le « hard power », le « soft power » des réseaux sociaux retrouve des vertus et « l’antitrust attendra ».
Bomsel et Devaux ne voient pas, dans les nouvelles régulations européennes, de leviers assez forts pour réguler les mastodontes numériques. Bref, sur le sujet, tout le monde est encore un peu à l’ouest.