

Plaisir rituel, plaisir annuel et millésime 2022 de bonne qualité : l’auteur américain de polars Michael Connelly est de retour en librairie.
Quatre-vingts secondes ce matin sur Les ténèbres et la nuit chez Calmann Levy qui voit se poursuivre la passation de pouvoirs romanesque entre le mythique personnage Harry Bosch, désormais à la retraite, confiné chez lui en pleine épidémie de COVID, qui rechigne par flemme à se faire vacciner, et la nouvelle héroïne de Connelly, l’inspectrice Renée Ballard. C’est elle qui dort le jour et bosse dans « les ténèbres et la nuit » de Los Angeles.
L’intrigue est en double hélice : un ancien membre de gang est abattu dans la nuit du 31 décembre, à première vue une balle perdue au milieu des pétards et des feux d’artifices. En parallèle, Renée Ballard traque des violeurs qui agissent en duo. Mais la police traverse une crise existentielle et c’est d’ailleurs l’un des éléments intéressants du roman que de décrire l’état des forces de l’ordre américaines après la mort de Georges Floyd et le mouvement Black Lives Matter. Les revendications populaires pour couper dans les budgets de la police, la trouille de la hiérarchie, la peur de la bavure font que les flics lèvent le pied et regardent le crime prospérer en attendant la fin de la journée. Partout règnent la méfiance et la défiance.
Il y a des années, on disait d’un Connelly que c’était un « bon Bosch ». Avec Les ténèbres et la nuit, voici « un bon Ballard », dédié à son traducteur Robert Pépin dans un bel exergue : « Pour Robert Pépin, traducteur, éditeur, friend depuis le début. Merci beaucoup, ami » , écrit Connelly en français dans le texte. Bel hommage croisé.
L'équipe
- Production