Vulture enquête sur les documentaires de fait divers

Un « true crime » comme on dit, un fait divers traité à la manière nerveuse d’un polar à rebondissements où la réalité dépasse de loin la fiction. Quatre-vingts secondes ce matin sur cette veine de documentaires qui, avec l’essor des grandes plateformes, a connu un véritable boom et produit quelques chefs d’œuvre.

Dans une enquête très fouillée, le site américain Vulture pose la question du prix de cet âge d’or du documentaire

Si les grandes plateformes ont injecté beaucoup d’argent dans le secteur, elles ont rapidement imposé des contraintes de temps de production et d’écriture — il faut que ça pulse, qu’il y ait des climax, des retournements.

Sur un marché hyper concurrentiel, il faut s’assurer de trouver les meilleures histoires et les meilleurs témoins, quitte à les payer et à ne pas être trop regardant sur la netteté des faits.

Dans un autre registre, les docs sur les célébrités du sport ou de la chanson sont impossibles à réaliser sans l’accord des principaux intéressés qui ont voix au chapitre sur le montage, voire droit de vie ou de mort sur un projet.

Alors une hagiographie sécurisée est-elle encore un documentaire ? Que reste-t-il de l’enquête journalistique quand elle est une branche du divertissement ? Et du réel quand il doit être scripté comme une fiction ? Autant de questions intéressantes et dérangeantes posée par cette enquête de Vulture .