Tout l'été dans Les choses de la ville, on décortique les objets de nos villes avec ceux qui les conçoivent ou les habitent. Ce dimanche, direction le Marché d'Intérêt National de Nantes avec Patrice Mariot, son responsable.
- Patrice Mariot Responsable du Marché d'Intérêt National de Nantes
Surnommé le «ventre» ou «poumon de la ville», le Marché d'Intérêt National de Nantes s'apparente à un grand village. Il est le deuxième plus grand marché de gros après Rungis, une incroyable fourmilière, à l’image de son café, à l’entrée, qui grouille de monde dès le milieu de la nuit. Patrice Mariot, son responsable, nous y accueille :
On est 900 employés sur le site, avec la clientèle on peut dépasser 3000, voire plus, en saison. Puisque vous avez les transporteurs, les producteurs-approvisionneurs, les producteurs-vendeurs, les acheteurs, donc c’est un va-et-vient de véhicules qui rentrent et qui sortent tout le temps ! »
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Jusqu’à peu, tous ces grossistes se retrouvaient à Nantes même. Mais l’an dernier, le marché à déménagé en périphérie de la ville, à Rezé, plus proche des grands axes de desserte de la région.
Actuellement, on a de la clientèle de Brest jusqu’à La Rochelle. C’est vraiment le MIN du Grand Ouest. D'autant plus maintenant qu'on est près de la 4 voies, pour les clients ça va très vite ! »
Composé d'une dizaine de bâtiments, le site du Marché d'Intérêt National de Nantes se présente comme une petite ville, très rectiligne, organisée autour d'une grande halle principale où s'effectue la majeure partie des transactions.
La halle principale c'est aussi celle consacrée aux fruits et légumes, longue de 350 mètres sur 130 mètres de large. « Ça équivaut à peu près au Queen Mary ou à la Tour Eiffel couchée, au niveau de la dimension. Au milieu vous avez le parking réservé aux acheteurs, et à droite les opérateurs grossistes », commente Patrice Mariot.
L’architecte Erik Guidice et ses équipes sont à l’origine du bâtiment, un travail particulièrement fin et fonctionnel au regard de la taille de l’ensemble ainsi qu'aux nombreux flux de personnes, de véhicules et de marchandises qui s'y croisent. Le choix des matériaux ainsi que les ouvertures du bâtiment participent à l'élégance de l'ensemble, comme semble le confirmer le responsable des lieux :
C’est très ouvert donc on a le jour de bonne heure, et on a la lumière naturelle grâce aux puits de lumière. C'est vrai que c’est une belle architecture, surtout en structure bois comme ça c’est, c’est génial.
Outre les nombreux marchands, on y trouve également un café, un restaurant, un garage, une station de lavage de véhicule et même un centre de tri.
Sans être un genre à part entière, le marché de gros appartient ainsi à une typologie plus large qui est celle des bâtiments de logistique. Des bâtiments qui partagent les trois enjeux que nous a révélée cette visite du Marché d’Intérêt National de Nantes, à savoir des lieux qui génèrent de nombreux flux, qui prennent place dans de très grandes infrastructures, et qui sont en lien direct avec les réseaux de transports.
Les choses de la ville, en partenariat avec l' Ordre des architectes.
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