Des femmes dans la guerre: les combattantes kurdes et Marie Curie

France Inter
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Avec
  • Myriam Benraad Politologue, spécialiste du Moyen-Orient, professeure associée en relations internationales
  • Guissou Jahangiri Sociologue, spécialisée en sociologie politique.
  • Olivier Grojean Chercheur au CESSP et maître de conférence à l’Université Paris I
  • Marie-Noëlle Himbert journaliste, réalisatrice de documentaires et scénariste de docu-fictions

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D es femmes vendues 35 euros…. Des jeunes filles 100 euros…. Des petites filles entre 1 et 9 ans, 140 euros…. Vous avez bien entendu : des petites filles de 1 à 9 ans… C’est elles qui se vendent le plus cher sur le marché des esclaves organisé par l’Etat islamique aujourd’hui en Irak et en Syrie. L’information, parue il y a quelques jours et à prendre avec précaution, provient d’une agence de presse irakienne. Avec une video où l’on voit des hommes discuter des tarifs comme à la bourse : « Aujourd’hui, c’est le marché aux esclaves » dit l’un d’eux ; c’est le jour de la distribution ; et si Dieu le veut, chacun aura sa part »….

Face à cette barbarie qui dépasse le pensable (si les faits sont avérés), comment ne pas se réjouir en voyant les images des femmes kurdes qui, au côté des hommes, se battent contre l’Etat islamique ? Des femmes dans le même uniforme qu’eux, avec les mêmes armes, tête nue, les cheveux en queue de cheval…. On nous dit qu’elles n’ont peur de rien, que leur seule présence fait fuir les combattants de l’Etat islamique…. La réalité est sans doute plus complexe… Mais propagande contre propagande, le message de ces femmes kurdes fait davantage rêver….

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En Occident, mais pas seulement.

Pour Sahar Mandour, jeune journaliste égypto-libanaise, leur courage donne un espoir à toutes les femmes du Moyen Orient : « Dans le visage de ces combattantes, nous lisons autre chose que le discours dominant sur les femmes. » Ecrit-elle dans As Safir, journal de Beyrouth. « Nous voyons leurs doigts sur les gâchettes et ressentons un élan de révolte s’emparer de nos corps. »

L'oeil de Nina

Combattantes kurdes daesh
Combattantes kurdes daesh
© Radio France - Nina Luec

Le blog de Nina Luec

Myriam Benraad

Myriam Benraad est chercheuse au CERI-Sciences Po et à l’IREMAM (Institut de Recherches et d'Etudes sur le Monde Arabe et Musulman), spécialiste de l'Irak.

Olivier Grojean

M aître de conférences en science politiques à l'Université d'Aix-Marseille, en délégation au CNRS (chaire relations internationales).

Il a surtout travaillé sur la question kurde en Turquie et sur le PKK, maisil s''intéresse aujourd'hui à l'ensemble du Kurdistan. Dans le cadre de ses recherches sur le PKK et les Kurdes de Turquie,il a notamment écrit deux papiers qui concernaient la question du genre :

2005 « La condition des femmes, un indicateur de "modernité" ? Retour sur les analyses développementalistes dans les recherches sur les femmes en Turquie et en immigration », Migrations Société , Vol. 17, n°98, mars-avril, p. 81-92.

2013 « Théories et construction des rapports de genre dans la guérilla kurde de Turquie », Critique internationale. Revue comparative de sciences sociales , n°60, p. 21-35 : https://www.academia.edu/6927231/Th%C3%A9ories_et_construction_des_rapports_de_genre_dans_la_gu%C3%A9rilla_kurde_de_Turquie_2013_

Marie-Noëlle Himbert

Marie Curie, Portrait d'une femme engagée
Marie Curie, Portrait d'une femme engagée
© Acte Sud

A près une école de journalisme, Marie-Noëlle Himbert travaille comme reporter au journal télévisé de TF1. Elle quitte l'actualité pour aller vers le magazine et rejoint l'équipe d'Envoyé spécial (France 2). Puis, elle écrit et réalise des documentaires pour le service public, avant de glisser vers le docu-fiction. Elle signe son premier scénario avec Le Mystère des jumeaux (réalisé par Nils Tavernier). Suivront Pasteur (2011) et Aventures de médecine (2012).

M arie Curie, une femme sur le front - diffusion le mardi 11 novembre à 20h50 sur France 2

Guissou Jahangiri

G uissou Jahangiri est d'origine iranienne mais vit en France depuis son enfance où elle a étudié la sociologie politique. Son combat pour la lutte en faveur des droits humains commence sur la question iranienne, particulièrement les réfugiés et la situation des femmes, et au Tadjikistan où une guerre civile fait des milliers de morts suite aux violences des acteurs étatiques et non étatiques. Elle y vit de 1992 à 1998, par intermittence : en 1995 elle rejoint l'équipe de Human Rights Watch, en tant que responsable du bureau Tadjikistan, puis du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. En 1996, Guissou Jahangiri co-fonde une organisation des droits de l'Homme qui s'appelle Open Asia – Armanshahr.

Festival International du Cinéma de la Femme "Herat"
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E lle est co-directrice du festival International du Cinéma de la Femme .

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