Dans le sud de l'Inde, manger du boeuf est devenu un acte de résistance

France Inter
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Ca fait des mois que l'Inde ne parle que de cela : sauver les vaches, interdire leur abattage, pourchasser les « mangeurs de vaches » et parfois même les lyncher.

Il y a eu plusieurs morts, et notamment dans le nord du pays très polarisé sur ce sujet. Evidemment, il se trouve que ce ne sont pas les Hindous qui mangent « Gau Mata », « Notre mère la vache », ce sont avant tout les Musulmans et un peu les Chrétiens qui sont concernés et donc visés.

L'Uttar Pradesh, l'Etat le plus peuplé d'Inde ( 200 millions d'habitants) vient d'élire un fanatique de la vache, Yogi Adytyanath, qui sitôt élu a lâché ses militants contre des abattoirs clandestins. Il y aussi des ambulances pour vaches, des hôtels pour vaches.

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Une obsession bovine hindouiste qui est devenue insupportable dans le sud du pays, parce que dans le sud de l'Inde, même les hindous mangent du bœuf et que l'injonction de protéger coûte que coûte les vaches leur semble être une forme de colonialisme du Nord sur le Sud. D'où des mouvements de résistance.

Dans le Kerala, qui a toujours été l'Etat le mieux éduqué d'Inde, des cantines gratuites riz et bœuf sont organisées sur des places, au plus près des temples. Partout ailleurs, des milliers Indiens se photographient mangeant du bœuf et postent le tout sur Internet.

Evidemment, les « fous de vaches » ont répliqué : ils organisent des « milk parties », des distributions gratuites de lait, pour montrer la générosité de « Gau Mata ». Pourquoi les manger alors que les traire vous apporte du bonheur pour longtemps ?

Pourtant l'Inde était un des plus gros exportateurs mondiaux de viande de bœuf. Et c'est bien aussi pour cela que les opposants à cette hypersensibilité bovine se mobilise : ils parlent d'hypocrisie. Le bœuf Indien représente un quart des exportations mondiales. Sans parler des peaux que toute l'industrie du luxe achète en Inde.

Or c'est une industrie entre les mains des dalits, les intouchables, et des musulmans. Donc, interdire le commerce, l'abattage, le tannage et la consommation de bœuf, c'est avant tout ruiner une des seules sources de richesse collective des Musulmans indiens !

  • Une revue de presse en Espagne

Un article comme j'aimerais en lire plus souvent. Un papier dans El Pais sur un drôle de culte. Cela se passe en plein Mexico et ça ne concerne que les habitants de deux quartiers très à la mode de la capitale mexicaine : Santa María la Ribera et la colonia Juárez.

Là, tous les mercredi, les voisins se rassemblent autour d'une statue de Santa Mari La Juaricua, une vraie fausse sainte qui protège les habitants de ces 2 quartiers très prisés des expulsions, de la spéculation immobilière et surtout des bobos !

Tout cela est festif : on se réunit pour papoter et en guise d'hostie et de vin de messe, il y a de la friture et de la bière. En fait, c'est une façon se réconforter entre voisins alors que les locations et le prix du m2 sont en train de les expulser de leur quartier.

  • Un petit tour dans la presse Algérienne où le ramadan bat son plein

C'est El Watan qui tire le signal d'alarme : « Y a-t-il un Algérien qui ne consomme pas de zlabia, qalb ellouz, des boissons gazeuses ou autres durant le mois de Ramadhan ? » Non. Or ces « spécialités ramadanesques » expliquent El Watan, sont toutes très sucrées.

Les Algériens consomment 42kg de sucre par an en moyenne alors que l'OMS situe la norme à 20kg/an et que les Français en avalent 22kg/an ! D'où vient cette addiction ? Elle est gouvernementale et historique !

« L’augmentation du taux de sucre dans les différents aliments, notamment manufacturés, revient à l’ère post-indépendance. A l’époque, le président Boumediène l’avait ordonné pour pallier à la malnutrition. » Et depuis, l'addiction continue.

  • Un dernier tour dans la presse Britannique

Parce que l'on vote en Grande-Bretagne aujourd'hui. Alors les journaux publient leurs consignes, comme le Sun qui a ce commentaire sans équivoque : "Ne jettez pas le Royaume-Uni à la poubelle en votant Corbyn" (poubelle se dit 'Bin' en anglais).

« A moins de vouloir un ami des terroristes qui veut ouvrir les frontières et augmenter les impôts pour Premier ministre ». Le Mirror dit exactement l'inverse : « de l'école à la Sécu, personne ne peut croire un mot de ce que raconte Theresa May la menteuse ».

Le Telegraph reprend en une l'appel de Theresa May aux électeurs travaillistes : « soutenez-moi, le pays à besoin de vous ! » alors que The Independent en appelle à la jeunesse : « le pays est entre vos mais ». Une jeunesse qui bien sûr vote Labour !

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