Les repas, souvent externalisés, sont si mauvais dans les prisons US que ces nouilles chinoises en paquets plats très calorifiques sont devenues un met très recherché.
Une étude conduite dans les prisons américaines a permis de se rendre compte que les prisonniers se servaient de moins en moins des cigarettes comme monnaie d'échange et de plus en plus des fameuses « ramen noodles ».
D'abord parce qu'il y a moins de fumeurs mais toujours autant de mangeurs. Ensuite parce que ces nouilles instantanées ont d'énormes avantages : elles se conservent très longtemps, elles peuvent donc être thésaurisées.
Ensuite, elles sont très faciles à stocker – voire à cacher : paquets plats, poids constant : c'est exactement les caractéristiques d'une monnaie de qualité. Et puis enfin, dernière qualité, ça se mange et c'est même très calorique.
La plupart des prisons ont externalisé la tambouille des prisonniers. Résultat : pour remporter les marchés, les coûts sont serrés au maximum.
Au point que le repas moyen d'un prisonnier américain coûte 1,54$, c'est-à-dire 1€30 ! Pour vous donner une idée, le prix de revient d'un repas dans une cantine scolaire en France est de 8€50. A 1€30 le repas, les prisons américaines sont loin du compte.
C'est même un tel soucis que les prisonniers ont commencé a trouver plus de valeur aux nouilles instantanées japonaises qu'à d'autres denrées. D'ailleurs pour échapper à l'ordinaire des cantines de prisons, les détenus ont développé des trésors d'ingéniosité.
Un des exemples les plus connus, c'est l'explosion des demandes de menus cashers. Un menu casher, ça coûte 5$ en moyenne, c'est tout de même 4 fois plus cher qu'un menu ordinaire. Or il y a une faille :
Pour manger casher dans un prison américaine, il suffit d'une simple déclaration de foi juive : les juges n'en demandent pas plus. Résultat : des dizaines milliers de repas cashers et une véritable industrie qui s'est créée pour répondre à la demande.
En fait, cette histoire au fond assez pitoyable d'échange de nouilles instantanées est le signe d'une vraie crise du système pénitencier américain. Un système obèse qui enferme plus de 2 200 000 personnes, un quart de la population carcérale mondiale.
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