Orihuela est une ville espagnole a priori sans importance près d'Alicante, sans processions célèbres, sans corridas, rien de remarquable.
Et pourtant, tous les Espagnols connaissent Orihuela et ce grâce à un homme, un poète, un des plus grands poètes espagnols du XXème siècle : Miguel Hernandez qui y est né et qui est mort l'année de ses 32 ans, en 1942, dans une prison franquiste d'Alicante.
Miguel Hernandez, c'est le berger devenu poète, c'est un des héros de la République espagnole et donc un antifranquiste de premier plan et c'est – avec Lorca bien sûr – un des martyrs de la Guerre civile. Et Orihuela est sa ville.
La ville entière est très fière de son poète.
Pendant le franquisme, la ville était surveillée de près par la Guardia Civil. Interdit de parler ou de réciter du Miguel Hernandez, le poète était maudit. Mais à la mort de Franco en 1975, il s'est passé quelque chose d'extraordinaire. Des milliers d'habitants d'Orihuela et des artistes venus de toute l'Espagne se sont donné le mot et sont descendus dans les rues de la ville, des pinceaux et des couleurs en main et se sont mis à peindre les murs :
En quelques jours, au nez et à la barbe de la police ou des militaires, qui ont tout fait pour l'empêcher, des portraits du poète, des poèmes, des drapeaux républicains, bref des dizaines de fresques en hommage à Miguel Hernandez ont été peintes partout.
Cette histoire se passe en 1976. Et Miguel Hernandez, le Rimbaud espagnol, est décédé il y a exactement 75 ans hier, le 28 mars 1942. Pour lui rendre hommage, les habitants d'Orihuela, ont décidé de restaurer les fresques qui pouvaient encore l'être et ont à nouveau couvert les rues de leur cité de portraits et de vers du poète – berger Miguel Hernandez. Et parmi ces citations apposées sur les murs d'Orihuela, ville sans grâce mais poétique, il y a ce vers qui m'émeut toujours : « Il est venu avec trois blessures, celle de l'amour, celle de la mort et celle de la vie ».
Une revue de presse en Grande Bretagne
En ce jour de Brexit, ce sont les tabloïds qu'il faut regarder. Et aujourd'hui, comme souvent la meilleure idée de une revient au Sun : le quotidien aux trois millions d'exemplaire a décidé de projeter sur les « blanches falaises de Douvres » le slogan suivant : « See EU Later », un jeu de mot évidemment puisque EU, c'est l'abréviation de European union, l'Union européenne. Mais figurez-vous qu'encore ce matin, c'est une autre photo en une d'un autre tabloïd qui a choqué la Grande-Bretagne.
Une photo en une du Daily Mail de lundi. La veille, Nicola Sturgeon, première ministre de l'Ecosse et Theresa May, première ministre Britannique se retrouvent à Londres. L'Ecossaise vient parler référendum d'indépendance à la seconde qui s'apprête à enclencher la procédure de divorce avec l'Union Européenne.
Un moment solennel donc, immortalisé par une photo des deux femmes assises, sourire crispé, les jambes nues croisées et ce titre du Mail : « oubliez le Brexit, vive le sommet des gambettes, ou le Gambit ! » C'est un essai de traduction mais l'esprit est là. Un titre sexiste à souhait qui a fait bondir les réseaux sociaux mais aussi tous les concurrents du Daily Mail. Au point que le 10 Downing Street a été sommé de prendre position, de s'indigner ou au moins de commenter « la une la plus sexiste » depuis longtemps. Savez-vous ce que Mme May a répondu ? Rien, absolument rien. Elle a tellement plus important à faire, non ?
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