Il ne s'agit pas d'une bicoque mais d'une vraie cathédrale, avec parvis, cloître néo-roman et surtout dôme de verre qui culmine à 40 mètres de hauteur.
C'est du sérieux dans le genre cathédrale : plus de 6 000 m2 au sol ! Le tout construit par un seul homme sur un terrain dont il a hérité : Justo Gallego a aujourd'hui 91 ans et sa cathédrale de la foi, c'est comme ça qu'il l'appelle, il l'édifie tout seul depuis 1961 en utilisant des matériaux recyclés. Et ça a de la gueule !
Alors évidemment, il n'y a toujours pas de toiture, les dôme est partiellement couvert, les vitraux ne sont pas tous terminés et aucun architecte n'est intervenu pour certifier la stabilité ou la dangerosité de l'ensemble. Pas non plus de permis de construire.
Mais à Mejorada del Campo, une petite ville non loin de Madrid et de son aéroport international de Barajas, la cathédrale de Justo est devenue une curiosité que l'on vient visiter en famille. On en serait presque fier...
Cela ressemble à l'histoire de la Sagrada Familia de Barcelone. La Sagrada Familia, la cathédrale inachevée de Gaudí, fait la fierté de Barcelone, alors pourquoi pas celle de Justo, qui vient de creuser sa tombe près du maître hôtel parce qu'à 91 ans, il commence à avoir une santé fragile.
Seulement voilà : autres temps, autre mœurs ! L'Espagne de l'entre-deux guerres qui a hérité de la Sagrada Familia était un pays particulièrement catholique et Gaudí était une figure de la bourgeoisie catalane : sa cathédrale a donc été prise en charge, à la fois par l'Eglise catholique, mais aussi par l'Etat – surtout franquiste – et enfin par la population. Résultat, un siècle après de début de sa construction, elle n'est certes toujours pas achevée, mais presque, et sa construction est une aventure collective.
D'abord, il y a une crise épouvantable qui est passée par Majorada del Campo comme dans toute l'Espagne : le ville n'a absolument pas les moyens d'investir, voire d'entretenir un édifice pareil. L'argent manque pour les édifices les plus basiques ! Ajoutez à cela l'Eglise catholique qui, lorsqu'on lui pose la question, explique qu'il y a bien assez de lieux de prières à entretenir dans le coin. Pas question de s'encombrer avec cette cathédrale de bric et de broc. Enfin, il y a les Espagnols, tout bêtement, qui, comme tous les Européens, sont de plus en plus indifférents à la religion et à Dieu et qui voient la cathédrale de Justo comme une espèce de pitrerie pour laquelle il n'est pas question de dépenser la moindre peseta.
D'autant qu'en plus, Justo n'est pas forcément très sympathique : il a commencé sa cathédrale pour expier les pêchés des « communistes » de la Guerre civile et hurle dès qu'une femme non couverte entre dans son temple.
Conclusion : il faudra peut être la démolir lorsque Justo aura rejoint le Seigneur. Pour l'instant tout le monde prie à Mejorada que les murs ne lui tombent pas sur la tête. D'ici là vous pouvez toujours aller y jeter un œil de passage à Madrid !
Une revue de presse à Abu Dhabi
Un article que j'ai trouvé dans les pages du quotidien émirati The National : la « sagesse » des dirigeants d'Abu Dhabi – dixit le quotidien – leur a inspiré un plan de 100 journées de bonheur au travail.
Cent jours pour être heureux et épanouis entre collègues : l'idée est de prendre son temps, de rire ensemble, de partager des moments de convivialité au sein de l'administration de l'émirat. Grâce notamment à un café du bonheur. Tout est prévu : des sofas, un jardin et des plages de temps libre. Evidemment, ça ne concerne que le cinquième de la population qui possède la nationalité émiratie. Les autres 80% sont des étrangers qui doivent travailler sans droit au bonheur, non mais !
Direction le Brésil où des dizaines d'Indiens ont été blessés ce weekend
Une attaque qu'on apprend seulement ce matin et qui fait la une de A Folha de Sao Paulo, le grand quotidien brésilien. Ça s'est passé dans l'Etat de Maranhão, au Nord Est du pays ; des Indiens d'Amazonie du peuple Gamela venait juste de récupérer des terres.
Une partie seulement des 14 000 hectares qu'ils estiment leur avoir été volé. Sitôt récupérées, sitôt attaquées : les paysans délogés sont intervenus en bandes avec machettes et revolvers : résultat une dizaine de blessés, dont certains graves.
Cette info pour rappeler qu'au Brésil, la bataille de la terre est loin d'être réglée et qu'elle oppose le plus souvent non pas de grands groupes à des Indiens d'Amazonie mais bien des paysans sans terre qui sont au moins aussi victimes que le peuple Gamela.
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