

Pour repousser les navires chinois qui s'aventureraient dans leurs eaux territoriales, l'armée philippine a une nouvelle arme : des femmes garde-côtes à la voix suave.
Direction les Philippines ce matin, à la rencontre des "Anges de la mer".
Vendredi dernier, une promotion entière de garde-côtes philippins dits "anges de la mer" a été intronisée. Quand je dis "ils", je devrais plutôt dire "elles" puisque ces 81 militaires angéliques sont tous des femmes.
Elles ont reçu une formation spéciale au sein des garde-côtes philippins : elles sont opératrices-radio
C’est à elles qu’il reviendra de contacter par radio ou haut-parleurs les navires qui pénétreraient les eaux territoriales philippines sans autorisation.
L’idée de ce programme a été décrite de la façon suivante par le vice-amiral philippin Leopoldo Laroya qui le supervise :
Ces femmes auront pour les navires voyous la voix rassurante de la mère pour son enfant ou de l’épouse pour l’être aimé.
En clair, et c’est un autre amiral qui l’explique, celui qui a imaginé ce programme :
Une voix de femme ne peut qu’évoquer l’autorité des épouses et des mères qui sont l’essence même de la culture asiatique.
Sept bateaux chinois repoussés
Il s’agit de repousser l’ennemi à la voix ! En fait, il y a un précédent : en avril, sept vaisseaux chinois sont entrés sans s’identifier dans les eaux territoriales philippines au large de Sabina Shaol, un atoll disputé de mer de la Chine du Sud.
Ce jour-là, Gretch Mary Acuario, une opératrice-radio de l’armée philippines a pris sa voix la plus suave pour ordonner aux contrevenants de s’identifier et de quitter. Sitôt diffusé, les sept bateaux ont alors obtempéré.
Quelques semaines plus tard, voilà donc l’armée philippine dotée de 81 nouveaux "anges de la mer".
Chez nous, on parlerait plutôt de sirènes. Le tout, au nom de l’égalité homme-femme et de la promotion du rôle des femmes au sein des forces armées.
L’égalité militaire homme-femme en ligne de mire
Les militaires philippins, eux, sont très fiers de leur idée. Pour les réveiller, il a fallu que des féministes locales s’en mêlent et expliquent que non seulement ce programme essentialisait les femmes mais les réduisait à leur voix supposée apaisante.
Parce que c’est ça l’idée : pour éviter les escarmouches inutiles, laissons nos femmes séduire les Chinois de leur voix suave.
D’autant que, le plus souvent, ces terribles Chinois qui s’aventurent dans les eaux territoriales philippines sont en fait des pêcheurs.
La Chine utilise en effet sa flotte de pêche pour créer une sorte de fait accompli dans ces eaux qu’elle revendique. D’abord les pêcheurs, ensuite les militaires. Donc tentons d’amadouer ces rudes pêcheurs avec des femmes à matelot.
Tout plutôt qu’une confrontation avec la Chine qui fait très peur dans la région, même les clichés sexistes les plus éculés. Donc pourquoi pas des « anges de la mer », ces sirènes philippines qui tentent de dérouter des Ulysse chinois ?
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