Les jeunes Japonais mangent moins de riz et les riziculteurs vieillissent. Rien ne va plus dans les paddies nippons.
Au Japon, le riz est plus qu'un aliment de base, c'est un élément indispensable de la culture et des traditions locales. Le riz a été si important pour l'Empire du soleil levant qu'il a longtemps servi de monnaie, il existe même des cérémonies religieuses où il est indispensable. Enfin, sa production locale a toujours été perçue comme stratégique pour le pays.
Aujourd'hui encore, le gouvernement japonais stocke du riz, des milliers de tonnes de riz, afin que la population n'en manque jamais. Enfin, la riziculture est lourdement subventionnée et le riz importé, lourdement taxé.
Le Japon tout entier contenu dans un bol de riz...
On peut effectivement presque dire cela, puisque « sommelier de riz » est une profession au Japon, qui consiste à connaître plus d'une centaine de variétés produites localement et à savoir les marier à tel poisson, tel légume ou tel viande.
Donc a priori, tout va bien... Sauf que non, même le riz, au Japon, vieillit. D'abord, il y a les jeunes Japonais, occidentalisés, enrichis, souvent gâtés par leurs parents, puisqu'ils fils ou filles unique et qui consomment de moins en moins de riz.
En 50 ans, la consommation nationale a été divisée par deux. Aujourd'hui, en moyenne, les Japonais ne consomment plus qu'une cinquantaine de kilos de riz par an. C'est encore dix fois plus que les Français mais c'est deux fois moins que les Sénégalais ou les Maliens.
L'âge élevé des riziculteurs
Je vous rassure : oui, le Japon en produit encore... Pour le moment. Parce que la moyenne d'âge des riziculteurs japonais est de 67 ans. En clair, à l'image de la population : les riziculteurs jamais vieillissent et surtout ne sont pas remplacés.
Il y aussi un problème de parcelles. En moyenne, les surfaces plantées sont d'un hectare par exploitation. Ça rend le riz extrêmement cher à produire et ces riziculteurs ne survivent que grâce aux subventions. La solution a longtemps été la mécanisation.
Sauf qu'il suffit d'une panne d'un matériel particulièrement spécialisé et coûteux pour ruiner un exploitant. Eh puis surtout, le gouvernement a décidé de réduire ces subventions. Autrement dit, et pour la 1ère fois, la riziculture japonaise est en crise.
riz court contre riz long
Sauf que, le Japon est extrêmement riche et qu'il continuera – même en les réduisant – à aider sa production locale de riz, au moins au nom de l'aménagement du territoire : le riz souvent la seule culture des zones montagneuses au Japon, les fameuses terrasses.
Ensuite, il y a une autre raison : les Japonais n'aiment pas les variétés importées. Ils aiment le riz court du terroir nippon et pas les riz longs thaïlandais ou autre. Et ça ce n'est pas près de changer... Le riz japonais sera donc sauvé par les Japonais eux-mêmes.
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