

Ce matin, direction l'Inde pour une élection de tous les records...
Mais oui, on nous parle matin et soir de notre pauvre élection française qui serait la risée du monde entier, alors que franchement, il suffit d'aller en Inde pour voir qu'à côté notre présidentielle, c'est une vaste plaisanterie ! Un duel de bac à sable !
Partons donc dans l'Uttar Pradesh, magnifique Etat bordé par le Gange au Nord de l'Inde, à la frontière du Népal. Commençons par les faits : l'Uttar Pradesh c'est un peu plus de 200M d'habitants : autant que l'Allemagne, la France et l'Italie réunies.
Déjà, ça calme, parce que des Etats, l'Inde en compte 28 autres ! L'Uttar Pradesh est d'ailleurs tellement peuplé et vaste que l'on n'y vote pas en 1 fois, comme chez nous qui sommes totalement à la rue, mais en 7 fois ! Jusqu'au 8 mars, c'est à-dire demain.
Un processus tellement long et complexe qu'un quotidien local, le Daily O, explique qu’entre le début et la fin du vote, « certains électeurs ont eu le temps de se marier et d'attendre un enfant depuis plus de deux mois »!
Ce n'est pas parce qu'un processus est long qu'il rend le notre ridicule, ça n'a pas de sens cette comparaison !
C'est parce que vous n'avez pas étudié la liste des candidats ! En jeu, il y a 403 sièges de députés locaux et 80 députés nationaux. Sur les 535 candidats qui disputent la phase finale, 132 sont multi-millionaires – en roupies- et 115 ont des démêlées avec la justice.
Les 1ers, les riches, sont ce qu'on appelle là-bas des « crorepatis », c'est-à-dire qu'ils pèsent plus de 10 millions de roupies indiennes, environ 140 000 euros de patrimoine. Emmanuel Macron ou encore François Fillon seraient donc là-bas des « crorepatis ».
Quant à ceux qui ont maille à partir avec la justice indienne, ce n'est pas pour de vulgaire histoire d'emplois fictifs, de déclaration d'impôts tardives ou de comptes à l'étranger. Non, en Inde, on fait les choses sérieusement :
Sur les 115 candidats en procès ou mis en examen, 95 devront affronter des accusations pénales avec des qualifications aussi graves que le meurtre, la tentative de meurtre, voire même le viol !
Six candidats sont poursuivis pour avoir agressé des femmes et 5 ont même avoué en avoir kidnappé ! Alors nos politiques peuvent se rhabiller. En clair, quand je me regarde, je me désole, mais quand je me compare à une élection indienne, je me console !
Votre revue de presse commence ce matin en Afrique du Sud
Je suis tombé dans les pages du Mail & Guardian, un hebdo sudafricain, sur une polémique qui semble passionner le pays : faut-il ou non s'exprimer dans la langue de l'ex-colonisateur, c'est-à-dire l'anglais ?
Lumka Oliphant est porte-parole du ministère du développement social et, lors d'un entretien à la radio, elle s'est exprimée en zoulou, une des 11 langues du pays. Le présentateur lui a demandé de passer à l'anglais, pour que tout le monde comprenne.
Refus de la porte-parole et donc, fin de l'entretien au bout d'une minute : depuis les pro et les anti Oliphant s'affrontent par éditos interposés et le débat est loin d'être clos dans un pays où beaucoup identifient encore colonisation et apartheid.
Un petit tour en Grande-Bretagne, maintenant ?
Oui, mais en passant par l'Espagne, puisque c'est dans El País que j'ai repéré un papier sur le révolte des talons aiguilles britanniques. A la veille de la journée de la femme, le parlement britannique a sorti un rapport sur les codes vestimentaires en entreprise.
Ca a commencé cette histoire en décembre 2015, lorsque une entreprise londonienne a expliqué à une jeune femme de 27 ans qu'elle devait porter des talons aiguilles dans son travail d'hôtesse d'accueil : révolte de la jeune femme qui refuse et se fait virer.
Commence alors un combat de plusieurs mois, avec pétition qui recueille plus de 100 000 signatures et donc, débat au parlement de Westminster. En vue, une nouvelle loi encadrant mieux les obligations vestimentaires en entreprise. Victoire donc !
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