Une histoire de chasse aux sorcières au Liban
Pour être plus précis, d'une chasse aux vices satanistes qui, selon un prêtre catholique, sévirait dans la société libanaise. Tout commence en fait par l'interdiction, le 1er janvier, d'une rave pour « soupçon de pratiques satanistes ». Une raison délirante mais le Liban est un pays éminemment religieux où, par exemple, il est impossible de se marier civilement. Donc les policiers libanais mènent l'enquête et commencent par arrêter les organisateurs de la rave. Parmi eux, une des figures de la nuit libanaise, Michel Elefteriades , connu pour ses excentricités et ses sculptures.Deux d'entre d'elles vont attirer l'attention des policiers : un cochon tirelire sur une tête de mouton et une tête de mouton posée sur un clavier. Deux allégories du monde moderne, explique l'artiste. Deux symboles de Satan, juge le curé : le cochon tirelire, c'est le diable. Pas du tout, rétorque l'artiste, c'est juste un cochon mignon qui symbolise le capitalisme.
Que vient faire ce curé et ses accusations de satanisme dans une enquête policière demanderez vous ? __
Encore une fois, c'est le Liban ! Un pays où blasphémer est un délit qui vous conduit devant les juges civils. Le curé en question, le père Abdo Abou Kassim, pousse son avantage : il convoque la presse avec d'autres dignitaires religieux et s'en prend au yoga ! Le yoga qui est, selon ce prêtre, une pratique sataniste bien connue, dérivée de l'hindouisme, une religion idolâtre. Ni une, ni deux, les policiers re-convoquent donc les organisateurs de la rave pour les interroger à nouveau.
Et comme un des accusés a répondu qu'il pratiquait effectivement le yoga, son cas s'est beaucoup aggravé aux yeux des forces de l'ordre. Mais le plus amusant, ce sont les questions policières posées au sculpteur Elefteriades :
« Vos statues ont-elles une finalité religieuse ? Pourquoi sont-elles si laides ? ». Ce qui a valu aux policiers des allusions au surréalisme, à Buñuel et à Ionesco qu'ils n'ont pas comprises. Dernière chose : tout cela est sur procès verbal. On a hâte de le lire !
Une revue de presse qui s'intéresse aux commentaire de la presse internationale sur la démission de Christiane Taubira
A commencer par le Daily Telegraph de Londres qui souligne qu'avec cette démission « le président français doit faire désormais face à une révolte parmi les siens sur la déchéance de la nationalité » . Une révolte d'autant plus difficile à contenir « qu'elle pourrait être conduite par Mme Taubira, brillante oratrice et chérie de la gauche » .El País aussi parle de « la ministre la plus progressiste » mais aussi d'un « électron libre » dans un gouvernement recentré et « débarrassé de ses éléments gauchistes » .
Reste, ajoute le quotidien espagnol, que « la base électorale française est nettement conservatrice et que les sondages montrent que la déchéance de nationalité est populaire » . Son départ n'était donc qu'une question de temps.

L'Italie consacre de longs papiers à cette démission qui résonne avec l'actualité locale : Rome est en effet en train d'adopter un partenariat civil pour les gays. Christiane Taubira est donc décrite, dans les pages de La Republica c omme la mère du mariage gay en France. Le quotidien rappelle combien elle a été attaquée pendant cette période, y compris avec des remarques racistes. Des attaques qualifiées de « dégoûtantes » par**La Republica** .
Enfin pour le quotidien suisse**Le Temps « Taubira a été sacrifiée sur l'autel de l'union nationale »** . « On n’entendra plus au Palais Bourbon comme au Luxembourg le verbe riche de Christiane Taubira ministre, ses reparties cinglantes de tragédienne. »
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