Le Daily Mail écrit en une : « le pont de l'horreur » alors que l'ensemble des quotidiens mettent en une le « héros » d'hier : le policier poignardé Keith Palmer.
« Un policier de 48 ans, désarmé » précise le Mail qui ajoute que tard dans la nuit, « des dizaines de policiers armés ont bloqué Birmingham où la Hyundai 4x4 utilisée par le terroriste semble avoir été louée ». La police partout donc, la polémique aussi.
La première est assez évidente : le terroriste a pu descendre de son véhicule accidenté, ouvrir un des lourds portails d'accès au Parlement et poignarder un policier désarmé aussitôt après avoir foncé dans la foule sur le pont de Westminster.
Des critiques que le Mail résume ainsi : « Il semble qu'il n'y avait pas de policiers armés près de Carriage Gates, le portail principal qui fait face au parlement et que le Premier Ministre utilise pour accéder à la Chambre des Communes ».
Au delà de ce début de polémique, que disent les éditos? Commençons par le conservateur Daily Telegraph qui remarque d'emblée que « c'est la première fois depuis 1991, lorsque l'IRA avait tiré une roquette sur le 10 Downing Street, qu'un terroriste s'en prend à un bâtiment officiel en Grande-Bretagne ».
Le quotidien qui remarque que c'est pour se protéger de l'IRA que des portails gardés avaient été installées autour de Westminster. Le Telegraph ajoute cependant que des armes sophistiquées ne sont même plus nécessaires aujourd'hui pour terroriser.
Ne pas sur-réagir
Le Guardian, pour sa part, remarque simplement que « le terroriste n'est pas parvenu à s'introduire dans le Parlement. La sécurité massive qui entoure inévitablement nos institutions est parvenue à protéger efficacement les parlementaires ».
Maintenant, ajoute le Guardian, « il ne faut pas sur-réagir à cette attaque. Au lendemain des attentats de Bruxelles et plus encore de Paris, la réaction des médias et des politiques a été proche de l'hystérie. Or le terrorisme se nourrit de mots et de peurs ».
Il faut donc restreindre le plus possible les commentaires, les articles et les photos pour étouffer le terrorisme. Et le journal ajoute : « ce n'est pas de la censure, c'est de l'autodéfense ».
Pour The Independent, « la leçon d'hier est claire : n'importe qui pouvant conduire un véhicule quelconque peut l'utiliser pour commettre un attentat et il n'y a simplement pas grand chose à faire pour l'empêcher ». Des « attentats low-cost et low-profile ».
« Il faut multiplier les chicanes et mieux financer les services de renseignements, mais la vérité est que des terroristes parviendront toujours à passer au travers et il faut nous habituer pour longtemps à faire partie de ceux qui ont la chance de leur échapper ».
Une autre guerre, au Vénézuela
Le guerre du pain : ça fait près d'une semaine qu'elle fait rage entre les boulangers du pays et le gouvernement de Nicolas Maduro. De quoi s'agit-il ? Il s'agit de reprendre ou non à son compte la fameuse phrase attribuée à Marie-Antoinette : « Il veulent du pain ? Qu'ils mangent de la brioche ». Le gouvernement vénézuélien accuse en effet les boulangers de la capitale de confectionner des brioches et des gâteaux, vendus chers, plutôt que du pain, vendus à prix fixés par l'Etat ».
La consigne est donc tombée d'en haut : 90% de la farine devra dorénavant être utilisée pour faire du pain : adieu la brioche et les pâtisseries, le peuple en colère à faim. Et si les boulangers ne se plient pas à la consigne, leur boutique sera nationalisée. »
De loin, ça semble juste : la farine est subventionnée. Donc si les boulangers font de la brioches avec, c'est du vol. Voilà pour la théorie. La réalité est évidemment tout autre : la farine subventionnée n'arrive tout simplement pas dans les boulangeries.
Elle est détournée avant d'être distribuée par des margoulins liés aux militaires qui la revendent au marché noir 4 à 10 fois plus cher. Autrement dit, lorsque les boulangers l'achètent, ils sont obligés d'en faire des gâteaux s'ils veulent se rembourser.
Mais la réalité n'est pas le fort du gouvernement bolivarien qui a commencé à exproprier des boulangeries à Caracas. On retiendra par ailleurs que le pays le plus riche d'Amérique latine en vient à manquer de pays. La victoire ou la mort, littéralement !
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