C'est une très belle fête nationale : le jour, le 28 octobre 1940, où le 1er ministre grec de l'époque a dit « oxi », « non », à l'ultimatum de Mussolini.
C'est la fête dans toutes les villes et villages de Grèce, mais aussi dans le monde entier. Je rappelle que la légende voudrait qu'il y ait autant de Grecs en Grèce que dans le reste du monde. Environ 10 millions. C'est aussi l'occasion d'un parade dans les rues.
Une parade avec, en tête, un enfant qui porte le drapeau national. Depuis toujours, cet enfant est le premier de la classe. Logique : tu as bien réussi à l'école, tu défileras devant le maire, ta famille, tes voisins et le pope pour le « jour du non ». Sauf que cette année, en Grèce, la règle a changé.
Désormais le ou la porteuse du drapeau est choisi au hasard
Pour une raison assez étonnante. La Grèce a toujours été un pays d'émigration. Sauf depuis une vingtaine d'années. La Grèce s'est enrichie et a commencé à intéresser par exemple les Albanais.
Les Albanais de Grèce – ils sont un million – ont fait des enfants, mais aussi les Roumains, les Bulgares qui travaillent en Grèce pendant la saison touristique. Des enfants qui sont allés à l'école grecque et qui, pour certains, ont très bien réussi.
Au point de mériter dans beaucoup d'endroits de porter le drapeau grec en tête de parade du « jour du non ». Seulement un étranger portant le drapeau grec pour une fête qui commémore la résistance à une invasion étrangère.... ça fait polémique. Mieux vaut donc avoir recours au tirage au sort. Ce qui d'ailleurs à permis à Amir, un petit Afghan de 11 ans, fils de réfugiés, de porter cette année fièrement le drapeau grec dans le quartier d'Athènes où il vit avec sa famille. Lui et sa famille sont passés par l'île de Lesbos il y a un an et demi.
Mais le plus fier des enfants porteur de drapeau s'appelle Christos. Pour une bonne raison : il est le seul enfant de l'île d'Arkioi, dans le Dodécanèse ! Il a donc défilé devant toute l'île, trente voisins, certain d'être le héros du « jour du non » l'année prochaine.
Aux Etats-Unis une robe d'enfant qui n'est pas passée inaperçue
Une petite robe à carreau toute simple avec une grosse étoile rouge sur le côté. C'est une internaute américaine qui a levé le lièvre sur la page Facebook de la marque Gymboree.
Elle a immédiatement posté une photo de la robe avec, en regard, une famille juive allemande portant l'étoile jaune. Évidemment, des centaines de commentaires ont suivi et la robe a aussitôt été retirée du site de Gymboree. Vous ne la trouverez plus.
Ce n'est la première fois que ça arrive. Urban Outfitters et la marque italienne Miu Miu ont déjà été attaqué pour avoir mis des étoiles de tissu sur des pièces de mode. La question est plutôt : pourquoi cela arrive-t-il encore ?
La réponse est probablement un manque de culture générale mais aussi, le fait que la mémoire de l'holocauste s'efface assez logiquement avec le temps qui passe. Il faut donc peut-être imaginer de nouvelles stratégies pour ne pas oublier.
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