Le mystère du "syndrome de La Havane" résolu

Entre fin 2016 et mai 2018, les diplomates américains et canadiens en poste à Cuba ont été affectés d'une drôle de maladie : ils tombaient comme des mouches, victimes de vertiges, de problèmes de coordination et d'irritabilité excessive.
Entre fin 2016 et mai 2018, les diplomates américains et canadiens en poste à Cuba ont été affectés d'une drôle de maladie : ils tombaient comme des mouches, victimes de vertiges, de problèmes de coordination et d'irritabilité excessive. ©Getty -  RobinOlimb
Entre fin 2016 et mai 2018, les diplomates américains et canadiens en poste à Cuba ont été affectés d'une drôle de maladie : ils tombaient comme des mouches, victimes de vertiges, de problèmes de coordination et d'irritabilité excessive. ©Getty - RobinOlimb
Entre fin 2016 et mai 2018, les diplomates américains et canadiens en poste à Cuba ont été affectés d'une drôle de maladie : ils tombaient comme des mouches, victimes de vertiges, de problèmes de coordination et d'irritabilité excessive. ©Getty - RobinOlimb
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À l'automne 2016, un mystérieux mal affectait des diplomates états-uniens à Cuba. Un rapport de l'Académie des Sciences de Washington a trouvé le coupable.

Le "syndrome de La Havane", c’est une mystérieuse maladie qui, à l’automne 2016, a affecté des diplomates de l’ambassade des États-Unis dans la capitale cubaine : maux de tête, perte de l’ouïe, perte d’équilibre, nausée, vision trouble et problème d’élocution…

À vrai dire, il est presque impropre de parler de diplomates. Il s’agissait en fait d’employés détachés à Cuba par le ministère de la Défense états-unien. Une quarantaine en tout et tous ont dû écourter leur présence à Cuba du fait de cette maladie.

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Jusqu’à présent, pas d’explication officielle. On a parlé du bruit lancinant des criquets ou encore de problèmes psychosociologiques liés à l’étroite surveillance de l’appareil de sécurité d’État cubaine. Mais désormais on sait de quoi il retourne…

Géopolitique
3 min

Des ondes puissantes et hors du spectre de l'audition

L’académie des sciences de Washington, à qui on a demandé d’étudier cette affaire, vient de publier son rapport : la cause la plus probable de ce "syndrome de la Havane" ce sont… des ondes basses fréquences hors du spectre de l’audition.

En dirigeant ces ondes sur les résidences des diplomates états-unien, on est parvenu à les rendre inaptes au service. C’est d’autant plus crédible que toutes les résidences diplomatiques à La Havane sont fournies et entretenues par l’État cubain.

Ensuite, Cuba n’est pas le seul endroit où c’est arrivé : des diplomates américains du consulat de Guangzhou, en Chine, ont subi les mêmes symptômes. Enfin, il existe une abondante et ancienne recherche soviétique sur le sujet. 

Un faisceau d’indices donc.

Une technologie développée par l'Union soviétique

Le fait que des pays communistes, alliés ou non de Moscou, utilisent cette technologie, montre simplement que l’Union soviétique de l’époque a su partager ses découvertes. Ou que la Chine, par exemple, a su les récupérer.

Ensuite, ces techniques ont pu être domestiquées par la Chine ou Cuba pour les "acclimater" au contexte local, les faire évoluer. Il faut noter que ce "syndrome de La Havane" s’est passé en pleine amélioration des relations diplomatiques. En 2015, Barack Obama signe un accord avec Cuba et restaure les relations diplomatiques avec l’île des Caraïbes. Ça n’a pas empêché le régime cubain d’utiliser contre ces diplomates, même militaires, des armes inconnues, au mieux incapacitantes.

Cuire comme dans un micro-ondes

Parce qu’un épisode récent est venu rappeler que ces ondes peuvent être dévastatrices. Vous vous souvenez de cet incident entre l’Inde et la Chine dans les hauteurs himalayennes de l’Arunachal Pradesh indien ? Une vingtaine de morts côté indien. Or, dans une de leurs controffensives, des soldats indiens ont été pris de vomissements violents. Il semble que les Chinois soient parvenus à truffer les collines d’émetteurs d’ondes ultra puissantes. En fait de transformer le terrain en gigantesques micro-ondes.

Ils auraient pu cuire sur place ces militaires indiens, si la Chine avait voulu pousser l’expérience plus loin. Évidemment, Pékin nie avec la plus grande véhémence, comme Cuba d’ailleurs et comme toujours dans ces cas-là.

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