Pour le 160e anniversaire du quotidien vatican, L'Osservatore Romano, le pape s'est adressé au journalistes. Et ils en ont pris pour leur grade.
Direction Le Vatican se matin où le pape a rendu visite aux journalistes. Et pour se faire, François s’est rendu dans les bureaux du vénérable Osservatore Romano, le journal officiel du Vatican.
Parce qu'en plus de Radio Vatican, le plus petit État du monde édite aussi ce quotidien en italien mais qui devient hebdomadaire dans une dizaine de langues, dont le Français. Petite diffusion papier cela dit : une dizaine de milliers d’exemplaires.
Le pape en a donc profité pour poser la question qui fâche aux journalistes présents : « combien de gens écoutent vos radios et qui lit encore vos journaux ? ». Prenez L’Osservatore Romano : « ils font un bon travail et leurs bureaux sont pimpants ».
Mais « il y a un réel danger que ce travail ne parvienne pas à ceux à qui il devrait être destiné ». Drôle de façon de fêter les 160 ans de ce vénérable journal qui pourtant est tout sauf critique avec la papauté.
Des relations difficiles avec les médias, notamment italiens
Les relations entre le Saint Siège et la presse n’ont pas été toujours harmonieuses. C’est par exemple par les quotidiens La Repubblica, puis La Stampa que sont passés les plus grands scandales de ces 10 dernières années, dont les fameuses « Vatileaks ».
Des fuites qui venaient de l’intérieur du Vatican ont durement secoué la gouvernance papale, notamment sur les pratiques somptuaires de certains prélats ou sur l’existence d’un « lobby gay » très actif à protéger les siens au sein de la Curie.
Mais cette fois, c’est plutôt une affaire de gros sous. En fait, la com’ – est le plus gros poste de dépenses du Vatican. Il engloutit 43 millions d’euros annuels, c’est-à-dire un cinquième du budget papal !
Surtout, il vient de signer un déficit de près de 50 millions d’euros de déficit pour cette année. Notamment parce qu’une des principales sources de revenus s’est tarie à cause la pandémie, à savoir la billetterie des Musées du Vatican.
Cure d'austérité à la Curie
Le problème est assez simple : le Vatican est certes un État mais sans ressources fiscales. Il y a à peine un millier d’habitants au Vatican. Il faut donc couper dans les dépenses :
Le salaire des cardinaux ? moins 10% ; celui des 4 618 employés ? de moins 3 à moins 6%. Et enfin, les primes d’ancienneté seront suspendues pendant deux années.
D’ailleurs, pour la première fois, les salariés du Vatican ont publié une lettre ouverte au pape, datée du 20 mai, dans laquelle ils expriment leur « désarroi et leur profond découragement » devant de telles mesures. Ça frôle le conflit social en soutanes !
Donc oui, les réflexions du pape sur la presse et la radio du Saint Siège sont moins philosophiques qu’inspirées par un simple mais très cruel calcul « coût – bénéfice ».
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