Les Dupont et Dupond de l'espionnage russe

Les deux suspects de l'empoisonnement repérés par les caméras de surveillance
Les deux suspects de l'empoisonnement repérés par les caméras de surveillance  ©Getty - Metropolitan Police
Les deux suspects de l'empoisonnement repérés par les caméras de surveillance ©Getty - Metropolitan Police
Les deux suspects de l'empoisonnement repérés par les caméras de surveillance ©Getty - Metropolitan Police
Publicité

Opération baclée, poison retrouvé partout permettant de suivre l'équipe russe à la trace : les services russes n'ont jamais été réputés pour leur subtilité. C'est même leur signature. Ce qui n'empêche pas Moscou de nier contre toute évidence.

J'ai voulu revenir sur la tentative d'assassinat de l'ex-espion russe Skripal et de sa fille et surtout sur les résultats de l'enquête britannique qui a duré plusieurs mois et dont les résultats sont remarquables de précisions. Scotland Yard a épluché pour cette occasion plus de 11 000 heures de vidéo-surveillance et a même retrouvé le contenant du poison.

Une bouteille de Premier jour, un parfum de Nina Ricci. On peut être un assassin et avoir de l'humour ! Ils ont aussi identifié les deux espions russes ! Débarqués de Moscou 2 jours avant leur forfait et reparti quelques heures après la découverte des corps.

Publicité

Les détails sont incroyables : d'abord, les noms des assassins, Petrov et Borishov. Des noms plus russes que nature : un peu comme si la France avait envoyé en mission les Dupont et Dupond et des passeports dont les numéros de série sont quasi identiques.

Signé agence russe de renseignements

C'est exactement ça ! Les Russes n'ont jamais voulu se cacher : ils veulent que tous le monde comprenne bien le message : personne n'est à l'abri de la vengeance du Kremlin, surtout pas les espions retournés, comme Skripal, et surtout pas à Londres.

Londres qui accueille un certain nombre de Russes exilés pour de bonne ou de mauvaise raison. La seule chose qu'il ne voulait pas, c'est que leurs agents soient reconnus ou pris sur le fait, comme il y a douze ans avec l'empoisonnement au Polonium de Litvinenko.

D'ailleurs, la méthode est absolument la même ! Deux agents envoyés à Londres quelques jours avant d'empoisonner leur cible, repartis en duo aussi sec pour Moscou et des traces du poison absolument partout : à l'hôtel, sur la poignée de porte... partout !

Un couple, des semaines plus tard, s'est retrouvé empoisonné au Novitchok

Là, c'est pire encore : nos Dupont et Dupond de l'espionnage russe se sont comportés... comme des cosaques ! Ils se sont débarrassé du faux flacon de parfum qui s'est retrouvé, 3 mois plus tard, entre les mains de ces pauvres Britanniques absolument innocents. 

Dawn Sturgess a fait ce que toute femme ferait en présence d'un flacon de Nina Ricci, elle s'en est mis sur les poignets et en est morte quelques jours plus tard. Son compagnon, Charlie Romney, lui, n'est toujours pas sorti de l'hôpital.

La Russie nie pourtant toute implication...  

Mais la Russie nie et ment toujours. Une fois que le message est passé 5 sur 5 auprès des destinataires : réfugiés russes, espions tentés de passer à l'Ouest, oligarques en goguette ou en froid avec le Kremlin, le reste est un pur exercice de propagande grossière.

Prenez l'affaire du MH17, abattu en juillet 2014 au dessus de l'Ukraine. Près de 300 morts. Les Néerlandais ont reconstitué la carlingue de l'avion où l'on voit le trou d'impact, ils ont retrouvé le missile buk, son n° de série et même le lanceur russe.

Il n'y a donc pas l'ombre d'un doute ! Et pourtant, la Russie continue furieusement de nier et d'entretenir sur ses sites de propagande, RT ou Sputnik, les théories les plus ahurissantes ! Encore une fois 2 règles : n'avouez jamais, mentez toujours.