Les Portugais rééliront leur président le 24 janvier. L'actuel président Rebelo de Sousa est si populaire que l'issue ne fait guère de doute.
Direction au Portugal ce matin, un pays qui s’apprête à réélire son président. Ce sera la 24 janvier et le Portugal ouvrira donc le bal européen des élections sous la menace de la pandémie de Covid19. Une élection pour tout dire sans surprise puisque l’actuel locataire du palais de Belém, Marcelo Rebelo de Sousa, devrait être réélu.
La seule question qui se pose c’est : égalera-t-il le score du président le mieux élu de l’histoire du Portugal, le socialiste Mario Soares qui, en 1991, avait obtenu 70,35% des voix. Selon les sondages ce record est à portée de main : il est crédité de 68% !
Une popularité stellaire
Elle est d’autant plus étonnante cette popularité que M. Rebelo de Sousa est un catholique de droite dans un pays gouverné par une des coalitions les plus à gauche d’Europe : une alliance des socialistes avec deux partis anticapitalistes : le Bloc de gauche et les communistes.
La 1ère explication est humaine : M. Rebelo adore les gens et déteste le protocole : on l’a vu faire ses courses en tongs et bermudas dans un supermarché ; il aime – en bon catholique – papoter sans caméras avec les SDF qu’il rencontre au gré de ses balades.
Et surtout, il adore qu’on lui demande des selfies. Au point que les Portugais ont inventé pour lui tout seul un mot valise : le « marcelfie ». Et d’ailleurs, les Portugais ont tellement d’affection pour lui qu’ils l’appellent tout simplement « Marcelo ». Et il adore ça !
Un président sans véritable pouvoir
C’est l’autre raison de sa popularité : un président portugais a beau être élu au suffrage universel, comme le nôtre, il n’en a pas les pouvoirs. Il en a certain quand même : il choisit le 1er ministre, peut dissoudre l’Assemblée et est le chef suprême des armées.
Mais lorsque la coalition au pouvoir lui est adverse, comme c’est le cas aujourd’hui, son rôle est largement protocolaire. Il ne lui reste plus qu’à se faire aimer de ses concitoyens et « Marcelo » est passé maître dans cet exercice.
Or cette popularité est un vrai atout à l’heure où le Portugal vit des heures difficiles sur le front de la pandémie : le nombre d’infectés par la Covid19 a doublé en 10 jours pour atteindre une moyenne de 10 500 cas quotidiens en fin de semaine dernière.
C’est un chiffre énorme lorsqu’on sait que le Portugal est six fois moins peuplé que la France ! Le gouvernement d’Antonio Costa devrait d’ailleurs dès aujourd’hui annoncer le reconfinement total du pays pour les semaines à venir.
Pour le moment, il n’est pas prévu de reporter cette présidentielle. D’autant moins que la réélection pour 5 années de « Marcelo » semble être formalité. Les six autres candidats ne font que de la figuration. Mais, encore une fois, c’est la situation sanitaire qui aura le dernier mot.
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