Le Serment d'Augusta : un podcast pour repenser la médecine en France

Jamais sans doute a-t-on autant parlé de la santé en France que ces dernières années. 
Il y a eu les applaudissements aux fenêtres un peu partout en France pendant le 1er confinement, pour remercier les soignants d’être en première ligne. Il y a eu aussi la colère et les manifestations pour demander plus de moyens pour l’hôpital.
Il y a eu l’indignation devant le scandale des maisons de retraite, il y a eu les couacs autour du masque et il y a eu les incompréhensions et les batailles autour des vaccins.
"Ces dernières années, la vraie vie des soigant.e.s a dépassé la fiction de n(importe quelle série médicale à succès" résume Olympe de Gê qui est aux commandes de ce podcast avec le professeur de neurologie Emmanuel Flamand-Roze.

"Le serment d'Augusta" nous plonge dans un monde à bout de souffle à qui on ne laisse jamais le temps ni les moyens de se reposer pour s'interroger sur son avenir. Celui des soignant.e.s, qui sont de plus en plus nombreux à se demander pourquoi ils font ce travail, mais aussi celui des soigné.e.s.
Ce podcast va au-delà du constat. Il cherche des pistes, des solutions, réfléchit à de nouvelles façons d'enseigner et de pratiquer la médecine et propose même d'imaginer un nouveau serment pour les soignant.e.s de demain.
S'il ne propose pas de remplacer le millénaire serment d'Hippocrate, il cherche en tout cas à l'actualiser en s’inspirant pour cela de la figure d’ Augusta Klumpke, neurologue et première femme reçue au concours de l’internat des Hôpitaux de Paris en 1886.
Le serment d’Augusta que propose ce podcast, c’est l’occasion d’essayer de repenser la relation entre les soignants et les soignés autour de nouveaux préceptes médicaux pour lutter contre la grossophobie, la culture du viol et du non-consentement, pour prendre autrement en charge la santé mentale. Et quand on écoute les témoignages de ce podcasts, les patients obèse qui ont recours à la chirurgie gastrique presque contre leur gré, ou que l'on envoie passer des scanners dans des écoles vétérinaire parce que le matériel médical n'est pas prévu pour les corps "hors de la norme", on se rend compte de la profondeur du malaise.

La démarche de ce podcast est d'autant plus intéressante qu'il ne reste pas à l'extérieur du monde médical. Co-produit par Binge audio et la Sorbonne-Université, ce podcast est pensé par ses deux auteurs pour faire partie même du cursus des étudiants en médecine de la fac. Pour poser de nouvelles problématiques, provoquer de nouvelles réflexions et débats entre ces futurs soignants et leurs professeurs.
Et dans cette démarche, on ne peut s'empêcher de penser a ux livres de Martin Winckler, La maladie de Sachs ou Le Cœur des femmes.

C’est passionnant, ambitieux, parfois douloureux mais surtout important car cela nous concerne tous. Si ceux qui écouteront ce podcast ne sont pas forcément des soignant, nous sommes tous amis ou parents de quelqu’un qui est soigné, et l’on passera tous un jour ou l’autre dans le cabinet d’un médecin ou dans les couloirs d’un hôpital avec l’envie que le monde de la santé ait trouvé un nouveau souffle d’ici là.