

L'éducation pèse dans les programmes des candidats à la présidentielle. Cette fois, focus sur la question des effectifs : combien d'élèves par classe et combien d'enseignants?
Dans les zones prioritaires, c'est la proposition-phare d'Emmanuel Macron : 12 élèves par classe de CP et de CE1. Nicolas Dupont-Aignan en propose 15 dans les mêmes secteurs, et 20 pour Benoît Hamon, même 25 partout ailleurs pour l'éphémère ministre de l'Education, qui souhaite aussi garantir la scolarisation des enfants de 2 ans dans ces zones et rendre partout la scolarisation obligatoire à 3 ans (6 ans actuellement). Même philosophie chez Jean-Luc Mélenchon : droit à la scolarisation dès 2 ans, baisse du nombre d'élèves par classe en primaire (sans objectif annoncés pour le moment).
Pas d'objectif de recrutement pour François Fillon
François Fillon préfère, lui, instaurer la scolarisation obligatoire à 5 ans, mais pas un mot sur l'âge réel d'entrée à l'école, pas un mot non plus sur les effectifs par classe. D'ailleurs, le projet éducatif de François Fillon (qui fut aussi ministre de l'Education nationale) ne porte pas sur les effectifs mais plutôt sur l'organisation du système éducatif, sur les programmes, l'uniforme et l'autorité.
François Fillon ne fixe pas non plus d'objectif en matière de recrutements : pour le candidat de la droite, le problème n'est pas lié aux effectifs de professeurs, mais au fonctionnement de l'Éducation nationale, au niveau des salaires et au temps de travail des enseignants, à la différence de Jean-Luc Mélenchon qui souhaite 60.000 recrutements pour avoir réellement d'avantage d'instituteurs que de classes dans les écoles.
Benoît Hamon souhaite 40.000 instituteurs, mais Emmanuel Macron seulement 4 à 5.000 : ce dernier veut aussi redéployer les effectifs actuels vers les REP et ZEP, et entre 6.000 et 10.000 des enseignants recrutés sous François Hollande iraient renforcer les secteurs d'éducation prioritaire.
Chez Marine Le Pen, aucune précision sur les recrutements. Comme François Fillon, elle se préoccupe avant tout du contenu des programmes, des rythmes scolaires et de la restauration de l'autorité. Idem chez Nicolas Dupont-Aignan qui parle même de "l'instruction publique" dans son programme. Sur cette question, il y a bien une droite et une gauche.
Quid des candidats qui ont obtenu in-extremis leurs 500 parrainages ? Philippe Poutou du NPA estime que François Hollande n'a pas honoré ses promesses de 60.000 recrutements sur 5 ans, mais ne donne pas d'objectif chiffré. Idem sur le nombre d'élèves par classe, mais il souhaite aussi revenir sur la réforme des rythmes scolaires.
On attend encore le programme de Jean Lassalle et celui de Jacques Cheminade : en 2012 ce dernier insistait surtout sur les salaires des enseignants, et promettait 20 élèves par classe dans les zones difficiles et 25 dans les autres. On manque aussi de précisions dans le programme de Nathalie Arthaud (seule enseignante engagée dans cette élection présidentielle) : elle souhaite simplement faire diminuer réellement le nombre d'élèves pris en charge par un enseignant.
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