Le dossier des réfugiés, question-piège de la campagne présidentielle

Le camp de migrants de Grande-Synthe est ouvert depuis une année
Le camp de migrants de Grande-Synthe est ouvert depuis une année ©AFP - PHILIPPE HUGUEN
Le camp de migrants de Grande-Synthe est ouvert depuis une année ©AFP - PHILIPPE HUGUEN
Le camp de migrants de Grande-Synthe est ouvert depuis une année ©AFP - PHILIPPE HUGUEN
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Alors que le centre d'hébergement pour migrants de Grande-Synthe est ouvert depuis un an, difficile, chez les candidats à la présidentielle, de dépassionner le débat.

Il y a un an tout juste, la municipalité de Grande-Synthe dans le Nord ouvrait un centre d'hébergement pour migrants. L'afflux de réfugiés venus du Moyen-orient ou d'Afrique, les accueillir ou pas : voilà l'un des défis les plus grands que doivent relever les pays de l'Union Européenne. Et les candidats à la présidentielle se positionnent sur cette question, dans un débat passionné.

Au Front National, on ne dit pas "migrants"

Marine Le Pen ne parle jamais de "migrants" ou de "réfugiés" dans son programme, mais elle propose de supprimer l'aide médicale d'état qui bénéficie "aux clandestins". Toutes ses mesures en matière d'immigration visent à empêcher l'accueil de migrants : obligation de demander le droit d'asile dans les ambassades françaises situées dans les pays de départ ou les pays limitrophes, rendre impossible la régularisation d'immigrants illégaux...

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Expulsion facilitée pour Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan parle bien de "migrants" mais ses propositions sont aussi strictes : centraliser et raccourcir les procédures judiciaires pour les migrants illégaux et faciliter l'expulsion des déboutés du droit d'asile, supprimer l'AME mais créer des dispensaires départementaux pour les personnes concernées, aider les personnes en difficulté en mer...mais les renvoyer à leur point de départ où leur demande d'asile sera étudiée.

Chez Jean-Luc Mélenchon, on attend encore le programme en matière de migrations prévu courant mars, mais en janvier dernier, le candidat expliquait "qu'il n'y a pas moyen de faire autrement que de s'en occuper, pas question de les renvoyer". Pourtant dans son livre "Le choix de l'insoumission", il expose sa position générale : "si on ne veut pas que les gens viennent, il vaut mieux qu'ils ne partent pas".

Une position de Jean-Luc Mélenchon jugée ambigüe par Benoit Hamon ?

Benoît Hamon, lui, propose d'accueillir plus de migrants. Il l'avait dit pendant la primaire : la France n'a pas été à la hauteur, et il propose (mais sans rentrer dans les modalités) de créer un visa humanitaire spécifique pour les migrants arrivés sur le sol français. Philippe Poutou, du NPA, défend la liberté de circulation et d’installation pour toute personne entrée en France avec une "citoyenneté de résidence".

Pour Emmanuel Macron, l'accueil des réfugiés est un "devoir" (il l'a dit à Berlin en janvier dernier), mais il précise dans son programme que les demandes d'asile devront être traitées en six mois maximum, les déboutés devant être reconduits "sans délai" vers leur pays d'origine. Propositions identiques à celles de François Fillon, qui souhaite aussi supprimer l'AME et encadrer l'accès aux soins des personnes en situation irrégulière.

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