

Quels sont les projets des candidats de cette présidentielle en matière de pluralisme et d’indépendance des médias, alors que de grands groupes privés se constituent ?
Les candidats à la présidentielle ont planché devant l’UDECAM, un groupement de professionnels des médias pour donner leur point de vue sur les médias, l’information et les nouvelles technologies.
Avec une question qui anime le débat : quelle indépendance des journalistes quand des grands groupes comme SFR, Bolloré, Dassault, Bouygues ou le Crédit Mutuel rachètent les uns après les autres radios, télévisions et journaux pour constituer de grands groupes privés.
Pour Benoît Hamon, seul candidat présent hier à ce grand oral, il faut limiter ce phénomène : pas plus de 40% du capital d'une entreprise "média" détenus par un groupe, et pas plus de 20% s'il en contrôle plus de deux. Et s'il arrive au pouvoir, le candidat socialiste demandera aux groupes dépassant ces seuils de vendre des parts, comme quand des hypermarchés en situation de monopole doivent céder des magasins.
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Contre la concentration des médias
Jean-Luc Mélenchon dénonce lui aussi la concentration : 9 personnes détiennent 80% des médias, selon son porte-parole Alexis Corbière, ce qui aboutit pour lui à une "information propagande" mais pas de proposition détaillée pour changer cela, sauf un "Conseil Supérieur des Médias", un CSA élargi qui associerait largement les citoyens.
Au Front National, on prend le problème différemment : Marine Le Pen veut que les propriétaires de médias vivant de commande publique voient cette dernière limitée à 30% de leur chiffre d'affaires. Emmanuel Macron ne souhaite pas limiter la présence des actionnaires mais propose de créer un statut spécifique pour les groupes de presse, comme en Angleterre ou aux Etats-Unis pour garantir leur indépendance, quand Benoît Hamon évoque, lui, un nouveau statut de sociétés de "médias non lucratifs".
Et la vision du service public ?
Sur la nomination des PDG de France télévision ou Radio France : "Joker" a répondu Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avance : "Je ne sais pas quelle est la position de François Fillon".
Benoît Hamon et Emmanuel Macron proposent que les conseils d'administration des groupes nomment leurs président après un appel à candidature public, quand Jean-Luc Mélenchon préfère une nomination par le Parlement.
Mais l'indépendance des journalistes ne dépend pas que du contexte économique : elle dépend aussi du droit, et le Front National propose d'ailleurs de simplifier les procédures judiciaires en matière de diffamation.
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