Bonsoir Fabienne et bonsoir à tous,
Avec l’arrivée de l’automne dans l’océan antarctique, c’est la fin du match. La nuit se fait longue, le froid intense et les tempêtes plus fréquentes. L’eau refroidit, le plancton se disperse et avec lui, les baleines. J’avais promis de vous donner des nouvelles de la guerre, on ne peut pas employer un autre mot entre les baleiniers japonais et les navires de Sea Sheperd, l’organisation écologiste.
Petit rappel : depuis des années, sous le fallacieux prétexte de la science, les japonais pêchent la baleine dans l’océan austral, normalement un sanctuaire au delà du 60 ° parallèle. Avec des moyens de plus en plus sophistiqués, les protecteurs des baleines s’interposent avec un succès grandissant. L’année dernière, les japonais n’ont capturé que 30 % des captures envisagées. La perte d’exploitation a été habilement rattrapée par une subvention de 30 millions de dollars sur les fonds d’aide post tsunami, ce qui a fait grand bruit au Japon.
Les écologistes avaient baptisé leur compagne annuelle « tolérance zéro ». Ils n’auront pas eu complètement gain de cause, puisqu’ils estiment à 75 les animaux tués. Mais rien à voir avec les 1000 bêtes dont rêvaient les chasseurs.
Mais imaginez la traque de ces trois derniers mois. Dans le grand froid austral, des navires de plus de 100 mètres de long se tournent autour, les écologistes se glissant entre les baleiniers et leurs proies ou entravant le ravitaillement illégal en fuel, armés d’appareils photos. Les baleiniers répliquent à coup de grenades assourdissantes, de jets d’eau sous pression qui finissent par endommager les moteurs de l’un des navires écologistes. Puis de plus en plus excédés, ils tentent d’entraver les hélices au moyen de cordes, enfin le navire amiral japonais le Nisshin Maru a volontairement éperonné trois des navires de Sea Sheperd comme aux plus beaux temps de la guerre navale, le tout au milieu des icebergs.
Un renfort inattendu est arrivé du coté du ravitailleur en fuel sud coréen. Une partie des marins, devant la violence de l’agression et dont le navire a été un peu endommagé dans la bataille se sont solidarisés des écologistes et a mis cap vers le nord, mettant un point final à la chasse, faute de ravitaillement en fuel.
Paul Watson, l’emblématique fondateur de Sea Sheperd a toujours proclamé que celui qui n’est pas prêt à mourir pour un cétacé n’a rien à faire à son bord. Cette année a failli lui donner raison. Mais sa ténacité va sans doute mettre à rude épreuve les finances de l’industrie baleinière et c’est peut être là que réside l’espoir de voir la fin de cette chasse stupide et illégale.
Les prochains rounds vont se jouer dans les tribunaux, de nombreuses plaintes ayant été déposées contre les écologistes pour entrave de l’action scientifique et Paul Watson lui-même étant recherché par interpol suite à des plaintes antérieures. Il va lui falloir quitter discrètement sa flottille et se réfugier en lieu sûr, en attendant peut être l’année prochaine. Pourquoi pas un asile politique en France, propose la branche hexagonale de son organisation.
Mais ceci, ma chère Fabienne est encore une autre histoire.
En attendant, vivent les baleines et bon WE à tous.
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