Génie du vivant : Les poulpes avec Laure Bonnaud-Ponticelli

Poulpe dans son élément naturel
Poulpe dans son élément naturel ©Getty - Yusuf Kayaoglu
Poulpe dans son élément naturel ©Getty - Yusuf Kayaoglu
Poulpe dans son élément naturel ©Getty - Yusuf Kayaoglu
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Ils ont 8 bras, du sang bleu, 9 cerveaux, ils sont colorés, rapides, sophistiqués et particulièrement futés. Fabienne Chauvière et son invitée Laure Bonnaud-Ponticelli vous racontent tout (ou presque) sur les poulpes et autres céphalopodes.

Plongée en mer à la découverte d’animaux fascinants : les poulpes, calmars et seiches

On ne les voit pas toujours, sauf dans nos assiettes, les poulpes ou pieuvres, calmars, et  seiches, sont des mollusques regroupés dans la classe des céphalopodes. Leurs comportements sont si étonnants que ces animaux semblent venir d’une autre planète. Les poulpes réussissent à ouvrir des bocaux, utilisent des outils et savent éteindre les ampoules des laboratoires. Ce sont aussi des transformistes qui changent de couleur à leur guise ou en fonction de leurs émotions. Certains sont énormes, tapis dans les abysses, d’autres tous petits. Les poulpes ont des capacités cognitives étonnantes, qui n’ont rien à envier à celles des vertébrés. Ils ne vivent pas longtemps certes, mais ils s’apprivoisent et sont capables d’apprendre en observant. Il faut dire qu’ils ont en moyenne 500 millions de neurones !

Poulpe en aquarium
Poulpe en aquarium
© Getty - Pakawit Anantaya

Le poulpe change de couleur à une vitesse vertigineuse pour échapper à un prédateur ou détecter les proies sans être vu. Il adapte non seulement sa couleur, mais la texture de son corps en fonction du fond. 

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Laure Bonnaud-Ponticelli est professeure au Muséum National d’histoire naturelle et spécialiste des céphalopodes rattachée au laboratoire Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques. Elle ne tarit pas d’éloge sur cet animal qui fascine autant qu’il effraie depuis des siècles. Les poulpes observés en aquarium ne cessent de s’évader. Il ne faut laisser aucun orifice à leur portée car ils arrivent à s’enfuir par des trous minuscules, raconte la spécialiste. Si l’on ne sait pas encore comment fonctionne leur cerveau, on observe qu’ils ont une conscience de leur corps, des distances et de l’espace.

Micro Discovery
Micro Discovery
© Getty - Corbis

Le poulpe n’a pas de tentacules mais des bras munis de ventouses qui l’aident à percevoir l’environnement. Ce sont les calmars et les seiches qui ont deux tentacules en plus de leurs bras. 

les pieuvres ont toujours eu mauvaise presse...
les pieuvres ont toujours eu mauvaise presse...
© Getty - John Mc lund

Pieuvre et poulpe c’est la même chose, on doit le mot "poulpe" à Victor Hugo. Beaucoup d’écrivains ont été fascinés par ces animaux qui  leur rappelaient des monstres mythologiques.

Mais comment se reproduisent-ils ?

Les céphalopodes se reproduisent à l’aide d’un bras éco-copulateur qui transporte le sac de spermatozoïdes du mâle à la femelle. Certains des céphalopodes comme les seiches et les calmars, laissent leurs œufs et s’en vont. D’autres les accompagnent et les oxygènent jusqu’à l’éclosion des œufs, mais tous meurent après la reproduction, car ils ne vivent qu’une saison de ponte.

Théodore Monod disait que si ces animaux avaient eu un cycle de reproduction plus long, ils auraient surpassé les hommes.

La musique :

  • M : "Crois au printemps "
  • Anne Brun : "Island blues"
  • Céleste : "Stop this flame"
  • Susheela Raman : "Maya"

Archives et illustrations sonores :

  • L’illustre expérience de Cousteau avec une pieuvre et un bocal, archive Ina, (1973)
  • Extrait du documentaire : " Fantôme des Grands Fonds, le calamar géant" (2013)
  • Reportage de 1953 à bord de la Calypso auprès des hommes du commandant Cousteau, archive Ina
  • Inter actualités : 16 mars 1973, archive Ina

Références bibliographiques :