

Laurent Ballesta affirme qu'il n'est pas un grand lecteur. Mais quand il dévoile ses lectures, il rend compte d'un appétit pour les grands auteurs. Les morts comme il dit, sont les seuls à avoir du panache ! Avec lui, on redécouvre donc, Pagnol, Cohen, Hugo, et les grands aventuriers.
- Laurent Ballesta biologiste marin
Dans la lecture, il cherche un refuge mais également des « règles de conduite » et des valeurs. Le photographe naturaliste Laurent Ballesta nous ouvre les portes de sa petite bibliothèque en bois, fabriquée par ses soins.
Une enfance d’explorateur
Enfant, il découvre le plaisir de la lecture avec Marcel Pagnol, dont l’incontournable La Gloire de mon père. Les histoires plaisantes d’un gamin de son âge à l’époque, le rapport d’un enfant à la nature.
Ce sont les adultes qui font semblant. L’enfant qui va au fond du jardin, comme dans mon cas avec mon masque et mon tuba… Je ne joue pas, j’explore pour de vrai.
Il explore également le monde à travers les livres de Bernard Moitessier, « le plus grand écrivain de tous les navigateurs » selon lui, avec La Longue route, qui fait émerger chez lui des questions presque existentielles.
On trouve là ce que l’on a envie d’être, ce que l’on a envie de faire, à qui on doit l’éducation que l’on a.
"Les écrivains voyants"
En bon navigateur, il lit également Vingt-milles lieux sous les mers avec un regard presque professionnel et s’interroge: « Comment a-t-il fait pour écrire des choses aussi justes sur le monde sous-marin, sans l’avoir vu ? ». Il se rappelle d’ailleurs les propos de Nicolas Bouvier, « le plus grand écrivain voyageur » dans L’Usage du monde selon lesquels il y aurait deux catégories d’écrivains : les écrivains voyageurs et les écrivains voyants. Jules Verne fait partie intégrante de cette dernière catégorie d'après Laurent Ballesta.
"Faire quelque chose de grand"
Plus tard, c’est son ami et associé Pierre Descamp qui lui remet le pied à l’étrier de la lecture. Il le poussera à lire Albert Cohen, dont le photographe admire la vision sur le monde « qui est un grand théâtre des apparences » et les leçons d’humanité.
J’ai envie d’y croire. Moi aussi je me sens minable et médiocre. Mais je passe mon temps à essayer de trouver un moyen, une façon de ne pas l’être.
Il s’intéresse « aux vieux » auteurs, à ce qui ne sont plus. Surtout pour leur panache, qu’il ne retrouve pas chez les contemporains "qui se complaisent dans la médiocrité". C’est chez Romain Gary par exemple, dans Les Racines du ciel, « le premier roman écologiste », qu’il retrouve cette volonté « de faire quelque chose de grand » dans cette vie « suffisamment merdeuse et courte ».
C’est d’ailleurs un des livres qui l’accompagne lors de l’expédition Gombessa, aux côté de San Antonio de Frédéric Dard.
Dans la bibliothèque de Laurent Ballesta
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