

Jusqu'à 2 ans d'attente pour obtenir un rendez-vous chez l'orthophoniste dans certaines régions en France : c'est le cri d'alarme que lance la profession en ce début du mois de décembre. Trop peu de professionnels formés chaque année et des salaires trop peu attractifs dans le public pour susciter des vocations.
Pourtant, ces spécialistes de la parole et de la voix jouent un rôle déterminant pour traiter certaines pathologies
Leur mission dépasse largement l'image basique qu'on peut en avoir. On pense à eux surtout pour corriger un enfant qui zozote ou qui a un retard de langage. Mais un orthophoniste peut rééduquer aussi un adulte victime d'un AVC et qui doit réapprendre à parler, un bébé né prématuré qui ne sait pas déglutir, un enfant autiste qui n'arrive pas à communiquer, un patient en sortie de réanimation Covid et qui a perdu sa voix à cause de l'intubation. C'est même aider un professeur qui n'arrive pas à projeter sa voix dans la classe à cause de son masque... L'orthophoniste c'est tout ça à la fois.
La profession réclame une révision des grilles salariales ainsi qu'une augmentation de 10% du nombre d'étudiants formés chaque année
En gros il faudrait 1000 étudiants, quand il y en a pour l'instant moins de 900.
Les orthophonistes sont 25 000 en France, la plupart en libéral, car ils n'ont plus du tout envie de travailler dans les structures publiques où les salaires sont très en-deçà de leurs compétences, ce que nous explique Pauline Bleuzen, porte-parole de la Fédération Nationale des Orthophonistes.
Faute d'effectifs suffisants dans le public, les patients se tournent vers les professionnels libéraux qui ne sont pas suffisamment nombreux, d'où un engorgement et ces délais d'attente beaucoup trop longs dans certaines régions. Et la première victime, c'est le patient qui n'est pas pris en charge comme il devrait.
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