Apprendre et désapprendre la sexualité avec Laura Berlingo

Illustration du livre de Laura Berlingo, gynécologue et auteure de "Une sexualité à soi – Libérée des normes" (Les Arènes).
Illustration du livre de Laura Berlingo, gynécologue et auteure de "Une sexualité à soi – Libérée des normes" (Les Arènes). ©Getty -  Ray Massey
Illustration du livre de Laura Berlingo, gynécologue et auteure de "Une sexualité à soi – Libérée des normes" (Les Arènes). ©Getty - Ray Massey
Illustration du livre de Laura Berlingo, gynécologue et auteure de "Une sexualité à soi – Libérée des normes" (Les Arènes). ©Getty - Ray Massey
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Ce soir, dans Modern Love on tricote et on détricote la sexualité : comment trouver la nôtre, pas celle des autres, pas celle qui nous serait recommandée par la société... La gynécologue Laura Berlingo nous donne quelques clés pour énoncer son plaisir, dans son livre “Une sexualité à soi – libérée des normes”.

Avec
  • Laura Berlingo Gynécologue obstétricienne à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris

Avant de savoir comment parler de sexualité, disons d’abord comment ne pas en parler...

La palme, ou plutôt le parpaing revient à ce célèbre magazine féminin qui avait vigoureusement affirmé il y a quelques années, que la fellation était le ciment du couple. Le reste (consentement, désir, plaisir) ne serait donc que des résidus de Patafix sur les façades lézardées de nos ébats. Si un magazine fait par ou pour des femmes en est à donner des conseils aussi crétins, on ne s’étonnera pas que dans une émission radio conçue par des tocards, il ait été conseillé aux femmes de cacher leurs règles à leur partenaire parce que c’est sale, ou de consentir malgré elles à un rapport sexuel parce que c’est gentil… On revient de loin, et en 2021 enfin, on pourrait faire nôtres ces mots de Saint-Augustin «  aime et fais ce que tu veux  », dans le respect de l’autre, toujours. 

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Comment bâtir une sexualité à soi ? On range les pipes et les truelles, et on fait le mur avec Laura Berlingo, gynécologue obstétricienne à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. Elle vient également de publier un livre Une sexualité à soi – libérée des normes (paru le 14 janvier 2021 aux éditions Les Arènes).

Une sexualité à soi, avec Laura Berlingo

Dans Une sexualité à soi, Laure Berlingo rappelle qui s’est longtemps accaparé la parole sur le sexe, sur le genre, sur les corps… La presse féminine a une responsabilité dans les constructions et les narrations autour du corps et du sexe… 

L’éducation sexuelle a du mal à être à l’agenda politique : il y a des levers de bouclier pour des choses aussi simples qu’une visite de l’expo du Zizi sexuel, avec une classe de primaire par exemple…

Pourquoi la transmission du savoir sexuel coince tant chez nous ? On parle de contraception, de MST mais pas de bien-être sexuel... Ce savoir sexuel peut se transmettre de plein de manières  : à l’école, même si ça n’est pas vraiment le cas, à travers des objets culturels, comme la série Sex Education...

Dans son livre, Laura Berlingo rappelle également que la révolution sexuelle a été un outil de coercition : on disait aux femmes de s’offrir, de céder au nom de cette prétendue liberté... Alors que cette idée de « jouir sans entraves  » se révélait en fait être un lieu commun de la drague lourde.

A la décharge des hommes, l’institution médicale a aussi joué un rôle dans la distribution des responsabilités parfois de manière atroce avec des pratiques barbares… La sage-femme et écrivaine Agnès Ledig, à propos de ce qu’on appelle « le point du mari », un geste pratiqué par certains médecins consistant à ajouter quelques points de suture après une épisiotomie pour resserrer le vagin et  « faire plaisir à monsieur ». Qu’est-ce que cela dit de la vision du corps féminin après un accouchement ? Est-ce qu'il s’agit pour beaucoup de rendre le corps de la femme « praticable » le plus tôt possible après un accouchement ?

La note vocale

Comme chaque semaine, un auditeur nous confie ce qu’il fait, écoute, lit, regarde, visite ou cuisine pour ne pas se faire casser la gueule par la déprime du dimanche… ce soir, Elodie se souvient des dimanches du monde d’avant.

L'amour de l'art

L’heure de décacheter la lettre d’amour d’une personnalité à une œuvre qui parle d’amour. Ce soir, c’est le comédien et confrère de Virgin Radio, Manu Payet qui se souvient d’un film et du temps où le Docteur Mamour n’était pas Docteur Mamour... 

Il nous parle du film d'amour Can't Buy Me Love__, teen movie américain, de Steve Rash, avec Patrick Dempsey, sorti  1987, avec la musique des Beatles.

Programmation musicale :

  • Ours – La cinquième saison
  • Django Django – Waking Up (feat. Charlotte Gainsbourg)