Quand le web est bleu, blanc, rouge

France Inter
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Bleu, blanc, rouge
Bleu, blanc, rouge
© Radio France - Mélodie Kudar

L'actualité du web n'est jamais déconnectée de l'actualité du réel. Comment Internet a-t-il réagi à la terrible semaine que vient de vivre la France ? Et surtout, à quel point notre émotion est-elle aussi une source d'information pour le big data ? Il faut bien l'avouer, on a beau râler parfois contre les réseaux sociaux, contre Internet, contre une certaine futilité parfois du web... Cette fois, Internet a été beau, Internet a été sérieux, Internet a été réconfortant. À l'image de l'humoriste américain John Oliver, qui nous proposait quelques heures après les attentats du 13 novembre de troquer la minute de silence contre "une minute d'insultes" assez rafraichissante.

Les youtubeurs s'y sont mis, dans une vidéo où ils disent qu'ils n'ont pas peur.

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Dans notre entourage, on a aussi vu apparaître les hashtags de soutien sur Twitter. Les photos et les messages de solidarité sur Instagram ou Snapchat, ou l'histoire de Danielle , cette avocate à la retraite à qui plus de 1600 internautes ont fait envoyer des fleurs après ses propos de tolérance à la télévision.

Et parmi toutes ces marques de soutien, la multiplication de drapeaux bleu blanc rouge sur Facebook.

Le réseau social a proposé dès samedi dernier de modifier sa photo de profil Facebook pour montrer son soutien, et toute la subtilité est là. Le système permettant d'ajouter un drapeau en surimpression sur sa photo de profil avait déjà été utilisé par l'entreprise au moment de l'adoption du mariage pour tous aux États-Unis, et il a été adapté à la France. Ces nombreux drapeaux sont évidemment un symbole fort, mais c'est aussi une manoeuvre très habile de la part de la "l'entreprise" Facebook

C'est ce qu'explique notamment un chercheur en neurosciences, Romain Ligneul, interrogé cette semaine sur Rue89.

De l'émotion et des données

"Changez votre photo pour montrer votre soutien à la France et aux Parisiens". Le message est à l'impératif, il permet au réseau de tester sa propre influence sur nous , et de savoir très vite si l'évènement vous a touché. Ce que font les contacts de la personne est tout aussi intéressant. Si la plupart des amis ont changé leur photo (même si vous ne l'avez pas fait vous-même) c'est que vous êtes a priori d'accord avec le message.

Enfin, tout cela donne aussi une idée de qui est plus ou moins influent dans votre réseau . Si plusieurs de vos amis ont changé leur photo juste après vous, il y a des chances pour que vous soyez quelqu'un de particulièrement suivi et consensuel... Et donc d'autant plus intéressant pour le réseau social.

Pas de quoi sombrer non plus dans la théorie du complot : on ne doute pas que l'intention de Facebook est aussi et surtout de s'associer à l'émotion générale. Mais il ne faut jamais oublier que sur Internet, tout ce que nous montrons est aussi quelque chose de vu... Et donc d'analysé.